La Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel à Salé a projeté jeudi, dans le cadre de la poursuite de l’examen du procès des accusés dans l’affaire Gdim Izik, une vidéo relatant les événements sanglants survenus lors du démantèlement le 8 novembre 2010 de ce camp à Laâyoune et présenté des photos de prévenus pris en flagrant délit.
La vidéo projetée, un CD présenté au tribunal par le parquet comme étant l’une des preuves audio-vidéo à charge dans ce dossier, montre un hélicoptère de la Gendarmerie royale en train de survoler le ciel du camp et appelle la population à quitter les lieux, tout en l’informant que les autorités ont répondu favorablement à leurs revendications sociales qui étaient à l’origine de l’installation du camp.
La population a réagi positivement à cet appel et a commencé à quitter le camp au moyen de bus mis à sa disposition par les autorités, lorsque des individus portant des armes blanches sont apparus et ont commencé à jeter des pierres sur les membres des forces publiques qui assuraient la sécurité des personnes quittant le camp.
Les manifestants ont, par la suite, mis le feu dans un bus et un véhicule de la Gendarmerie royale. La vidéo montre aussi un des accusés interpellé en flagrant délit en train de percuter par sa voiture 4×4 un des membres des forces publiques, un groupe d’accusés arrêtés également sur place alors qu’ils agressaient des éléments des forces de l’ordre et mutilaient leurs cadavres et un autre accusé qui urinait, sans scrupules, sur le corps d’un élément des forces publiques.
La Cour a, de même, présenté les photos de mis en cause accompagnés de milices dans le camp de Tindouf, portant des armes à feu et d’autres en compagnie de membres du « front Polisario ».
Le procès de Gdim Izik, qui se tient devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013, connait une couverture médiatique nationale et internationale, en présence de plusieurs observateurs internationaux.
Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les accusés dans ces événements, poursuivis pour « constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité ».
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés.
LNT avec Map