Un témoin au procès de Gdim Izik est parvenu, mercredi, à reconnaître neuf prévenus impliqués dans les violences ayant accompagné le démantèlement du camp éponyme près de Laâyoune en 2010 et à identifier leurs missions au sein de ce camp.
Après avoir prêté serment devant la la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé, le témoin a révélé les noms des accusés poursuivis dans cette affaire ainsi que les missions qu’ils accomplissaient au sein du camp, en l’occurrence la supervision de « la Direction de la sécurité » par le prévenu Abdeljalil Laâroussi, l’enregistrement des nouveaux membres du camp par le prévenu Eddich Eddafi, et la gestion des meetings par l’accusé Ahmed Ezzaoui.
Le témoin, qui fut l’un des pensionnaires du camp, a également assuré avoir vu les accusés M’jid Seyyed Ahmed, Abdellah Ettabali, Ahmed Bourial, Babyt Mohamed Khoya, Ahmed Sbai et Boutanguiza, alors qu’ils tabassaient et caillassaient des éléments des Forces auxiliaires.
Après que la Cour lui a présenté les photos de l’ensemble des accusés, absents de l’audience, suite à leur décision mardi de se retirer du procès, le témoin est parvenu à reconnaître les neufs prévenus en question.
Le tribunal a également auditionné quatre gendarmes, qui ont affirmé avoir été témoins des graves atrocités subies par leurs collègues, victimes d’attaque au camion-bélier et de mutilation de cadavre, lors du démantèlement du camp, le 08 novembre 2010.
Le procès de Gdim Izik, qui se tient devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Salé après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013, connait une couverture médiatique nationale et internationale, en présence de plusieurs observateurs internationaux.
Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les accusés dans ces événements, poursuivis pour « constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité. »
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés.
LNT avec Map