Pressée par la communauté internationale de s’exprimer sur la crise des Rohingyas alors que son pays est accusé d’épuration ethnique, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi est sortie mardi de sa réserve. Voici les principaux points de son discours.
Le sort de civils
Sans jamais employer le mot « Rohingyas », tabou en Birmanie, Aung San Suu Kyi s’est dite « préoccupée par le nombre de musulmans qui ont fui au Bangladesh ».
« Nous sommes profondément désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvés pris au piège de ce conflit. Ceux qui ont dû fuir leurs maisons sont nombreux. Pas seulement les musulmans et les membres de l’ethnie rakhine (bouddhiste, Ndlr) mais aussi les autres minorités », a-t-elle ajouté.
Les réfugiés rohingyas
« Nous sommes prêts à débuter la vérification » de l’identité des réfugiés, a-t-elle affirmé.
« Ceux qui sont considérés comme des réfugiés par notre pays seront acceptés sans aucun problème avec l’assurance que leur sécurité sera assurée ainsi que leur accès à l’aide humanitaire », a-t-elle expliqué.
Toutefois jusqu’ici les conditions fixées par la Birmanie étaient très strictes. Et les Rohingyas n’ont souvent aucun papier pour prouver qu’ils vivent depuis des générations dans le pays.
Condamnation des violences
« Les forces de sécurité ont reçu des instructions » afin de « prendre toutes les mesures pour éviter les dommages collatéraux et que des civils soient blessés ».
« Nous condamnons toutes les violations des droits de l’homme (…) Des mesures seront prises contre toutes les personnes indépendamment de leur religion, de leur race ou de leur position politique qui vont à l’encontre des lois du pays et qui violent les droits de l’homme tels qu’ils sont définis par la communauté internationale », a-t-elle ajouté.
Mais d’après elle, depuis le 5 septembre, « il n’y a plus de combats armés et l’opération de nettoyage de l’armée a pris fin ». Depuis le Bangladesh, les incendies de villages étaient pourtant toujours visibles ces derniers jours.
Nation divisée
« Nous ne voulons pas voir la Birmanie divisée par les croyances religieuses, l’appartenance à une ethnie ou la politique. Nous avons tous le droit à notre identité, le droit de vivre notre vie comme nous le souhaitons ».
« Nous devons travailler ensemble puisque nous appartenons à une nation ».
Plaidoyer pour laisser du temps à la Birmanie
« La Birmanie est une nation complexe » et « une démocratie imparfaite », a-t-elle rappelé, ajoutant que son gouvernement « était en place depuis moins de 18 mois ».
« C’est une période très courte pour attendre de nous que nous ayons déjà surmonté tous les défis ».
« Nous aimerions mettre fin aux souffrances de notre peuple aussi rapidement que possible ».
LNT avec AFP