M. Othman Benjelloun, PDG de Bank of Africa
Comme de coutume à pareille époque BMCE Bank Of Africa a tenu, lundi 30 octobre 2019, une conférence destinée à la presse et aux analystes pour présenter les résultats semestriels du Groupe éponyme.
Mais, contrairement aux procédures habituelles, cette conférence a débuté par l’allocution du Président du Groupe, M. Othman Benjelloun, lequel a préféré s’adresser à l’assistance en premier avant de laisser la place au top management de BMCE Bank Of Africa pour la présentation détaillée des résultats et les commentaires qu’elle n’a pas manqué de susciter.
Rappelant d’entrée de jeu que 2019 marquait plusieurs anniversaires d’importance, tous sous le signe du soixantenaire, comme celui de la création de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur, BMCE, ancêtre du Groupe qu’il préside aujourd’hui, la création de notre monnaie nationale, le Dirham, l’érection de Bank Al-Maghrib ou la création de la Caisse de Dépôt et de Consignation, M. Othman Benjelloun a voulu ainsi inscrire directement les politiques, stratégies et réalisations de BMCE Bank Of Africa dans la lignée de ces évènements majeurs qui ont largement contribué à l’évolution économique et financière du Royaume.
Semper fidelis
Le second point saillant de cette allocution, qui a fortement et positivement impacté l’assistance, au point de susciter des applaudissements nourris, a été la mise au point ferme et bien sentie, démentant les allégations fallacieuses d’une officine obscure annonçant la mise à l’écart de M. Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur Directeur Général Exécutif du Groupe BMCE Bank Of Africa.
Avec vigueur et force, le Président Othman Benjelloun a réitéré publiquement toute la confiance et l’estime qu’il accorde à un collaborateur émérite qui l’accompagne depuis la privatisation de la BMCE en 1995 et qui compte plusieurs dizaines d’années au service diligent de cette institution bancaire.
« Voici près d’un quart de siècle maintenant que Si Brahim travaille à mes côtés, au-delà des multiples responsabilités qui lui ont été assignées au cours de ces longues années, c’est d’abord une relation de confiance et d’affection qui nous lient » devait conclure le PDG du Groupe.
Et c’est par l’évocation du succès des opérations de renforcement des fonds propres de BMCE Bank of Africa , (1,7 Mrd DH) et l’arrivée du fonds souverain britannique « Commonwealth Development Corporation, CDC Group » » en tant que nouvel actionnaire avec un apport de 2 milliards de dirhams, soit 5 % du capital, que le Président a poursuivi, soulignant l’impact positif de ces augmentations de capital qui permettront, en conformité avec les ratios prudentiels, de donner à BMCE Bank Of Africa, de poursuivre dans sa stratégie de développement national, continental et international.
C’est exactement en ce sens que s’inscrivent les propos de M. Othman Benjelloun énonçant les résultats saillants du Groupe :
« Notre Groupe Bancaire confirme globalement, les objectifs assignés, puisqu’il a renoué avec la croissance, comme en témoigne la hausse de près de 4% du Résultat Net Part de Groupe et +5% du Résultat Net Social à la fin du premier semestre.
Une dynamique commerciale fut observée sur l’ensemble des métiers et des géographies. Les revenus se sont améliorés, après une année 2018 marquée par un ralentissement subi des activités bancaires, dans un contexte de durcissement du cadre réglementaire.
Nous sommes confiants que se poursuive en fin d’année cette dynamique de croissance, d’autant qu’elle devrait être renforcée par la mise en œuvre d’un Programme de Transformation du Groupe dont je vous avais fait part. Il compte couvrir aussi bien des aspects d’efficacité commerciale qu’opérationnelle, la reconfiguration de nos activités à l’international, la gestion du risque, du recouvrement ou la gestion des ressources humaines ». (fin de citation).
Franchise et performances
Et ce bilan d’activités positif au premier semestre 2019 n’a point empêché le top management du Groupe d’exposer avec clarté, franchise et force détail les diverses performances réalisées depuis le début de l’année en cours et qui marquent, objectivement, le retour à une dynamique de succès sur la quasi-totalité des activités du Groupe.
Ainsi, revenant sur la contre-performance relative des filiales africaines dans le Résultat net part de Groupe, RNPG consolidé, M. Brahim Benjelloun Touimi n’a point manqué de relativiser ce couac, soulignant que les résultats africains, en baisse de 4 %, (35% contre 39% du RNPG) étaient la conséquence provisoire de dotations aux provisions pour les filiales au Mali et au Sénégal essentiellement.
Et M. Brahim Benjelloun soulignant que cela imposera tout à la fois une opération de restructuration au sein de la BOA, mais aussi de réorienter la stratégie du Groupe en privilégiant désormais la PME-PMI africaine et en limitant les concentrations chez les Corporate africains.
Mais, cette déconvenue provisoire ne remettra pas en cause l’engagement et la stratégie de développement du Groupe en Afrique, conformément aux orientations définies par le Président Othman Benjelloun et la volonté du Royaume de participer à l’essor de notre continent africain.
D’ailleurs, comme devait le faire remarquer avec finesse M. Mohamed Agoumi, Directeur général délégué en charge de l’International, ces petites déconvenues africaines ont été largement effacées par les résultats obtenus tout à la fois au Maroc où BMCE Bank Of Africa a renoué avec les performances positives au S1 2019 (48 % contre 44 % en juin 2018) et en Europe où les filiales de Londres, Madrid et désormais Shanghai ont surperformé (6 % du RNPG contre 4% une année auparavant).
De ces chiffres et considérations, on tirera la conclusion que le Groupe BMCE Bank of Africa a parfaitement su redresser la barre après le fléchissement de 2018, reprenant avec vigueur une stratégie de performances que la confirmation des risques africains et de leurs coûts n’a pas vraiment entamée.
Et, cerise sur le gâteau, comme annoncé avec une satisfaction certaine par M. M’Fadel El Halaïssi, Directeur général délégué, les premières concrétisations effectives du projet de la cité Mohamed VI Tanger Tech sont désormais à la disposition de ceux désireux de s’y implanter au niveau d’une tranche initiale de 420 hectares entièrement viabilisée.
De quoi rappeler aux Cassandre combien ils avaient eu tort de dénigrer ce grand projet structurant pour le Nord du Royaume…
Fahd YATA