Un an après son lancement effectif, le financement participatif a bel et bien avancé. Les banques participatives sont devenues désormais une composante inhérente à l’écosystème financier du Maroc. Au vu des efforts déployés pour mener à bien l’expérience du financement participatif marocain, la FSJES a jugé propice d’organiser un colloque pour évaluer les contraintes auxquelles il est exposé. Ce fut également l’opportunité de traiter les différentes perspectives de ce type de financement, à la lueur de la compétitivité et complémentarité entre banques participatives et conventionnelles. La salle de conférences au siège de l’Université Mohammed V de Rabat, Al Irfane, a accueilli lundi un large panel d’acteurs du financement participatif composé de Azzedine Ghoufrane, doyen de la FSJES-Souissi, Omar Hniche, directeur du centre interdisciplinaire de recherche en performance et compétitivité (CIRPEC), Adnane ElGueddari, directeur général d’Umnia Bank, ainsi que plusieurs autres intervenants qui ont animé la séance inaugurale du colloque national sur le marché bancaire participatif.
Améliorer la compétitivité pour contrer la concurrence
Le doyen de la FSJES a donné le coup d’envoi de ce séminaire en mettant l’accent sur les banques participatives, désormais acteurs importants de l’économie marocaine, avant de réitérer le soutien de la faculté pour ce secteur émergent. L’intérêt accordé à ce type de financement s’est effectivement traduit par la mise en place d’un cursus LMD en Pratiques Juridiques, né en 2013. Dans le même sillage, le directeur d’Umnia Bank a salué la parfaite cohérence entre l’aspect juridique des contrats participatifs et la fiscalité marocaine, assurée par les acteurs de l’écosystème participatif, à savoir le Conseil Supérieur des Oulémas, les commissions spécifiques et l’organisme de tutelle, Bank Al Maghrib.
Pour sa part, le directeur de la CIRPEC, Hniche, a évoqué l’importance de faire un bilan annuel pour assurer une meilleure insertion des banques islamiques au niveau économique. Et partant, innover pour offrir au consommateur le meilleur rapport qualité/prix, compte tenu de l’offre globale du marché, composé de 5 banques et 3 fenêtres participatives. “Afin de relever le défi de la compétitivité qui se pose à présent, il est impératif de multiplier les efforts sur trois plans essentiels”, explique-t-il. Cela passe d’abord par la mise au point du plan juridico-réglementaire, qui inclut l’arsenal juridique et fiscal. Ensuite, le plan institutionnel qui touche la gouvernance et la compatibilité de cet arsenal avec les préceptes de la charia. Ce dernier point constitue, à lui seul, un gage de crédibilité mais aussi d’attractivité vis-à-vis du client. Sans oublier le plan opérationnel portant sur la couverture des risques en l’absence de l’assurance Takaful, mais aussi la problématique du refinancement interbancaire.
Par ailleurs, le Maroc a su instaurer un modèle financier favorisant l’intégration progressive de l’ensemble des produits de la finance participative. Si la Mourabaha Immobilier et Auto sont déjà opérationnelles, plusieurs autres, à l’instar de la Moudaraba, Ijara ou Moucharaka ne sauront tarder.
Amal Abbad