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Pour Washington et Kiev, un « futur accord » de paix devra maintenir l’entière « souveraineté » de l’Ukraine

Pour Washington et Kiev, un « futur accord » de paix devra maintenir l’entière « souveraineté » de l’Ukraine

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Les États-Unis et l’Ukraine ont réaffirmé dans la nuit de dimanche à lundi qu’un « futur accord » de paix destiné à mettre fin au conflit avec la Russie devra « pleinement respecter la souveraineté » de Kiev. Cette annonce fait suite à des pourparlers qualifiés de « constructifs » à Genève, en présence de délégations américaines, ukrainiennes et européennes.

La Maison Blanche a salué ces discussions, qui se sont tenues sous la supervision du secrétaire d’État américain Marco Rubio, comme « un pas en avant significatif » vers un règlement de la guerre en Ukraine. Le diplomate s’était dit auparavant « très optimiste » sur la possibilité de conclure un accord « très vite », tout en soulignant que de nombreuses inconnues demeurent.

Discussions sur le plan Trump

Les pourparlers, clos dimanche soir, ont porté sur le plan en 28 points présenté par le président américain Donald Trump, visant à mettre fin à près de quatre années d’invasion russe, déclenchée le 24 février 2022.

« Les pourparlers ont été constructifs, concentrés sur l’objectif et respectueux, insistant sur l’engagement commun de parvenir à une paix juste et durable », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué conjoint avec la délégation ukrainienne.

Les deux parties ont confirmé avoir rédigé « une nouvelle version, affinée, d’un cadre pour un accord de paix », réaffirmant que tout futur accord devra respecter « pleinement la souveraineté de l’Ukraine ».

À Genève, le négociateur ukrainien Andriï Iermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, a évoqué « de très bons progrès », tandis qu’un autre membre de la délégation, Roustem Oumerov, a salué le plan américain qui intègre « la plupart des priorités clés » de Kiev.

Donald Trump avait fixé jusqu’au 27 novembre à Volodymyr Zelensky pour donner une réponse, précisant que son plan ne constituerait pas sa « dernière offre » définitive. La version initiale avait suscité l’opposition de Kiev et de ses alliés européens — Paris, Londres, Berlin et Rome — soucieux d’éviter une paix assimilée à une capitulation.

À Genève, plusieurs réunions ont eu lieu entre Européens, Américains et Ukrainiens, avant une longue bilatérale Washington-Kiev. Du côté américain, participaient notamment Jared Kushner, gendre de Donald Trump, Steve Witkoff, émissaire spécial sur le Moyen-Orient et l’Ukraine, ainsi que le général Alexus Grynkewich, commandant suprême des forces de l’Otan en Europe.

« Nous avons fait d’énormes progrès », a déclaré Marco Rubio, estimant que « les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables ». Il a également rappelé que la Russie aurait « son mot à dire » dans les négociations.

Le texte initial du plan Trump avait été salué par le président russe Vladimir Poutine et comprenait plusieurs exigences clés pour Moscou : cession de territoires ukrainiens, réduction de l’armée ukrainienne et renoncement à l’adhésion à l’Otan. En parallèle, le plan proposait des garanties occidentales pour protéger Kiev de nouvelles attaques russes et la réintégration progressive de la Russie au G8, avec levée progressive des sanctions.

Volodymyr Zelensky a assuré être « personnellement reconnaissant envers Donald Trump », après les accusations répétées d’ingratitude émises par le président américain. « Les responsables ukrainiens n’ont exprimé aucune gratitude pour nos efforts », avait dénoncé Trump sur son réseau Truth Social, soulignant avoir « hérité d’une guerre qui n’aurait jamais dû arriver ».

Les Européens, eux, ont rappelé leur rôle central. « L’Ukraine doit avoir la liberté et le droit souverain de choisir son propre destin. Elle a choisi un destin européen », a affirmé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Donald Trump et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont convenu, lors d’un appel téléphonique, de l’importance de « travailler tous ensemble en ce moment critique » pour l’avenir de l’Ukraine, selon Downing Street.

Une réunion de dirigeants européens est prévue lundi, en marge d’un sommet avec leurs homologues africains en Angola, tandis qu’Emmanuel Macron tiendra mardi une visioconférence avec les États soutenant l’Ukraine. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu’il s’entretiendrait lundi avec Vladimir Poutine.

Sur le terrain, les violences se poursuivent : une attaque de drones russes a fait au moins quatre morts et 17 blessés à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, dans la nuit de dimanche à lundi, selon les autorités locales.

LNT avec AFP 

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