M. Aziz Akhannouch
Dans un premier lieu, le patron du RNI, préfère rappeler que c’est la première fois que les gouvernants et les décideurs à travers le monde ont délibérément choisi d’aller vers la crise pour protéger les vies humaines.
Et de préciser que l’Etat marocain et ses institutions ont fait montre de solidité, de résilience et de réactivité, continuant ainsi à fonctionner normalement malgré une situation historiquement inédite et fortement perturbée : tout cela vient démontrer que le Maroc a toutes les capacités et les atouts pour pouvoir transformer cette période de crise en gisement d’opportunités, dans les mois voire années à venir.
Car le monde de demain aura changé de visage. « Il y aura incontestablement un avant et un après-Covid19 », dit-il, notant que dans le nouveau monde de l’après-Covid19, les paradigmes vont changer, et le paramètre temps sera décisif : ‘‘Pour redémarrer rapidement l’activité des entreprises et des structures de production, un minimum de trois mois sera probablement nécessaire’’.
En Chine, d’après lui, les grandes entreprises et les groupes ont repris leurs activités à des niveaux très bas dans un premier temps. Les PME, elles, sont loin de sortir de l’œil du cyclone : « Le redémarrage de notre économie sera laborieux dans un environnement mondial lui-même encore en grande fragilité. Car quand bien même la propagation de l’épidémie serait stoppée et les contaminations circonscrites, le virus, lui, sera toujours là ».
L’humanité ne pourra être définitivement à l’abri que quand et seulement quand un vaccin sera développé et mis à disposition à grande échelle, ce qui, malheureusement, ne pourra pas se faire « avant plusieurs mois ». Sur ce registre, Aziz Akhannouch estime qu’il ne faut donc pas se faire d’illusion : « Dans les mois à venir, il ne faudra pas s’attendre à un véritable retour à la normale tant que le vaccin ne sera pas disponible. Il nous faudra donc gérer la situation en veillant d’abord à la santé des citoyens, en évitant la propagation du virus, et ensuite en tentant d’en limiter, le plus possible, les répercussions sociales et économiques ».
Et de conclure que pour endiguer la crise économique, le Maroc doit agir, et vite : ‘‘ A la veille de la sortie de la pandémie, nous sommes à la croisée des chemins et n’avons pas droit à l’erreur. Nous devons faire les bons choix et pour cela, il faudra s’inspirer des enseignements de la crise sanitaire’’.
Dans le même sens, le président du RNI souligne que les entreprises marocaines seront incontestablement en difficulté : ‘‘ L’écosystème étant imbriqué, les difficultés et les défaillances seront forcément contagieuses et se propageront. Pour organiser la sortie de crise, l’Etat n’a donc d’autre choix que de s’endetter, de prendre des risques et d’accompagner les acteurs jusqu’à ce qu’ils soient remis sur pied’’.
En sa qualité de manager averti, il tient à souligner que les opérateurs économiques auront eux aussi besoin d’un accompagnement et d’un soutien sans faille de la part de l’Etat : « Or, le discours donnant la priorité aux recettes de l’Etat et posant l’équation aujourd’hui en termes de dualité entre le sauvetage de l’Etat ou celui des entreprises, doit absolument cesser. Ceux qui prônent aujourd’hui une politique d’austérité font une grossière erreur ».
Le débat est lancé. La réflexion doit être engagée sans tarder pour apporter des réponses à toutes ces questions car il s’agit de l’avenir immédiat d’un pays.
H.Z