Le négociateur en chef de l’Union européenne (UE) sur le Brexit, Michel Barnier, s’est dit vendredi « déçu et préoccupé » après un nouveau round de négociations post-Brexit avec Londres.
« Ceux qui espéraient ou attendaient une accélération des négociations cette semaine seront déçus », a indiqué M. Barnier lors d’une conférence de presse à Bruxelles, déplorant que « Londres n’a montré aucune volonté de progresser sur les sujets fondamentaux pour l’UE ».
Rappelant que pour qu’un accord post-Brexit entre effectivement en vigueur le 1er janvier 2021, un texte juridique complet doit être prêt pour fin octobre au plus tard, afin de laisser le temps nécessaire à la fois au Conseil de l’UE et au Parlement européen de se prononcer, le négociateur européen a averti qu’”il nous reste très peu de temps pour conclure les négociations ».
« Malgré la flexibilité dont nous avons fait preuve de notre côté, ces derniers mois, pour prendre en compte et pour travailler sur les trois lignes rouges britanniques exprimées par le Premier ministre Boris Johnson : sur le rôle de la Cour de justice européenne ; sur l’autonomie législative du Royaume-Uni ; et sur la pêche, nous n’avons toujours pas vu, du côté britannique, un effort réciproque de compréhension des priorités européennes », a regretté M. Barnier.
S’agissant de ces priorités, le négociateur de l’UE a réitéré que l’accord commercial entre les deux parties devra s’accompagner de standards de concurrence équitable et garantir une solution équitable et durable sur le long-terme pour les pêcheurs européens, tout en insistant qu' »il n’y aura pas de « cherry-picking » ou « d’accès à la carte » au marché unique, puisque le Royaume-Uni refuse d’accepter les règles et les obligations de ce marché ».
« Du côté européen, nous sommes donc préoccupés par l’état de cette négociation. Nous ne voyons pas comment, en repoussant les sujets les plus difficiles à plus tard, nous pourrions arriver à un accord meilleur », a-t-il ajouté.
Michel Barnier a, toutefois, estimé que la conclusion d’un accord reste toujours possible, malgré le temps de plus en plus court, « mais, pour ce faire, il faudra que nos partenaires britanniques soient enfin prêts à nous présenter des propositions concrètes et constructives lors du prochain round de négociations – qui se tiendra du 7 au 11 septembre prochain à Londres”.
Alors que la date du 31 décembre 2020, qui marque la fin de la période de transition post-Brexit, approche à grands pas, Bruxelles et Londres peinent à réaliser des progrès tangibles dans les négociations sur leur relation future après plusieurs cycles de discussions.
Faute d’accord, les échanges entre Européens et Britanniques seraient régis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), érigeant brutalement de nouvelles barrières commerciales et causant d’importants coûts pour les entreprises importatrices des deux côtés et des retards aux frontières.
LNT avec agences