La résolution votée le 30 avril dernier par le Conseil de Sécurité de l’ONU portant renouvellement du mandat de la Minurso pour une période de six mois pourrait bien être la dernière du genre !
En effet, plusieurs constats indiquent que les positions des principaux membres de cette instance onusienne suprême ont évolué dans le sens d’une meilleure appréhension de la position du Royaume sur la question de nos provinces sahariennes.
Tout d’abord, il apparaît clairement qu’une ligne de fracture nette se dessine, portée par des divergences de fond entre plusieurs pays membres.
Ainsi, ce texte a été voté par treize des membres du Conseil de Sécurité, tandis que la Russie et l’Afrique du Sud se sont abstenues.
Des explications de votes, on retiendra que la Russie poursuit une stratégie essentiellement basée sur son alliance solide avec l’Algérie et exprime par son abstention son soutien au pouvoir algérien, alimenté notamment par les énormes contrats de matériels militaires conclus au bénéfice de l’industrie d’armement russe.
L’Afrique du Sud pour sa part, exprime par son abstention sa posture d’alliée fidèle de l’Algérie et de porte-voix permanent des thèses séparatistes dans tous les fora où l’occasion lui est donnée de matérialiser son alignement sur l’Algérie.
Par contre et cela mérite d’être souligné, treize États membres du Conseil de Sécurité, permanents ou non, ont pris position pour un texte qui apporte plusieurs changements par apport à la traditionnelle mouture d’une résolution votée chaque année depuis plusieurs décennies.
Ces États comptent notamment quatre membres permanents, la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et la Chine. La différence de taille, avalisée à une très large majorité par le CS de l’ONU tient au fait que, désormais, ce Conseil considère l’Algérie et la Mauritanie comme parties prenantes au règlement du différend sur le Sahara marocain et non comme des « parties intéressées » ou des « pays voisins » !
De plus, la proposition du Maroc d’une large autonomie des provinces du Sud est considérée comme sérieuse et crédible, et le texte onusien ne fait pas référence à un autre mode de règlement.
Exit donc définitivement la fumeuse idée d’un référendum organisé sous les auspices de l’ONU. La seule voie préconisée est la négociation de bonne foi entre parties responsables pour aboutir à une solution politique, pacifique, basée sur le compromis.
Par ces avancées incontestables pour la thèse du Royaume, les membres du Conseil de Sécurité, pressés sans doute par les États-Unis, marquent leur volonté d’obtenir enfin des progrès concrets et substantiels, refusant ainsi les sempiternelles pleurnicheries d’un mouvement séparatiste soutenu par une puissance étrangère.
Enfin, dernier point qui mérite toute l’attention que requiert un texte bien pensé et bien pesé, la reconduction du mandat de la Minurso pour six mois seulement, certes contestée par de nombreux membres du Conseil, apparaît comme l’expression de la volonté des États-Unis d’en terminer au plus vite avec une question pendante à l’ONU depuis plus de quarante ans.
Sous l’impulsion de M. Bolton, le conseiller à la sécurité de M. Trump, l’Amérique veut du concret et du rapide, mais pas dans n’importe quelle voie.
La seule acceptable, selon le « pen holder » est celle de la négociation directe entre toutes les parties sur la base du plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 !
La communauté internationale ne veut plus, en effet, de ces mouvements séparatistes qui sèment la division et constituent la portée d’entrée à toutes les aventures et autres scenarii déstabilisateurs, surtout dans une région sensible comme la zone saharo-sahélienne et l’Afrique du Nord.
Le polisario, né des fractures idéologiques des dernières décades du siècle passé, vit peut-être ses derniers mois en tant que mouvement séparatiste et mercenaire.
Et s’il fallait se convaincre de cette évidence, les exemples de l’ETA, celui des autonomistes catalans, des séparatistes du Nord de l’Italie ou des activistes de l’IRA irlandaise sont là pour conforter une telle conviction.
Gageons donc que si le prochain round de négociations sous l’égide de M. Köhler n’apportait rien de concret dans la voie préconisée désormais par le Conseil de Sécurité, la prochaine résolution que votera ce dernier en octobre sera autrement différente et contraignante pour les séparatistes et leur maître algérien, alors que le Maroc a déjà exprimé qu’il refusera de continuer à s’associer à un ballet diplomatique formel et improductif.
Fahd YATA