La fiscalité a toujours été au cœur des préoccupations de l’ASMEX pour le soutien de la compétitivité de l’offre exportable marocaine, annonce un communiqué de l’Association Marocaine des Exportateurs.
Selon l’association, le PLF 2021 présenté à la Chambre des Représentants n’apporte aucune réponse aux nombreuses doléances exprimées par les exportateurs. Ainsi, l’ASMEX compte profiter des débats au sein des deux Chambres pour proposer des mesures visant la relance des exportations marocaines.
L’ASMEX rappelle que la LF 2020 a introduit un réaménagement de l’IS appliqué aux exportateurs : suppression de l’exonération quinquennale – augmentation du taux de 17,50% à 20%. Ce réajustement s’explique par la volonté du Maroc de répondre aux règles internationales qui considèrent les incitations fiscales bénéficiant aux exportateurs comme « pratiques fiscales dommageables ». Toutefois, la perte de cet avantage fiscal devait permettre la mise en place d’aides et de subventions pour compenser la perte de compétitivité des opérateurs sur les marchés internationaux, selon les exportateurs.
L’ASMEX explique que lors d’une réunion en novembre dans ses locaux, les deux ministres du Gouvernement MM. Mohamed BENCHAABOUN et Moulay Hafid ELALAMY, « s’étaient engagés à compenser la suppression par la LF 2020 des avantages accordés aux exportateurs ». Les membres de l’ASMEX, qui se disent sont conscients de l’effort de solidarité en vue de mobiliser des nouvelles ressources en faveur des populations démunies, souhaitent toutefois que la Contribution Sociale de Solidarité introduite dans le PLF 2021 conserve un caractère exceptionnel permettant, uniquement, à notre pays de traverser les circonstances particulières induites par la pandémie du COVID 19.
Ci-après les principales mesures proposées pour le PLF 2021 :
- Rétablir le dispositif incitatif pour les entreprises exportatrices de produits ou de services afin de drainer le maximum d’investissements : Exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première opération d’exportation a été réalisée ; suivie de l’imposition au taux réduit de 15% au-delà de cette période, instaurant ainsi une équité fiscale entre les opérateurs installés dans les Zones d’Accélération Industrielle et ceux installés hors ces zones. Le rétablissement des incitations à l’exportation devrait concerner aussi les entreprises intervenant dans le processus de fabrication et de valorisation des produits destinés à l’exportation et qui participent indirectement à l’exportation (exportateur indirect) et au rapatriement de devises.
• Supprimer la cotisation minimale qui ne repose sur aucun fondement économique.
• Exonérer les plus-values à long terme réalisées sur les cessions de biens inscrits en immobilisation depuis plus de 8 ans. En effet, les plus-values réalisées par les entreprises sur les immobilisations ne devraient pas supporter une imposition selon le régime de droit commun. Cette situation constitue un obstacle pour les entreprises dans leur politique d’investissement, surtout de renouvellement de l’outil de production. Aussi, il est proposé l’exonération des plus-values réalisées en cas d’engagement de réinvestissement du prix de cession global au cours des 3 années suivantes.
• Augmenter la ligne budgétaire relative au remboursement des crédits de TVA. Pour rappel, la LF 2020 avait fixé cette ligne budgétaire à 8,1 MMDHS, montant jugé insuffisant à l’époque par rapport aux flux générés par notre économie. La LFR 2020 avait ramené ce montant à 6,3 MMDHS. Ce montant a été reconduit dans le cadre du PLF 2021. Si on soustrait de ce montant les engagements fermes du Gouvernement pour le remboursement de la TVA dans le cadre des dispositifs mis en place pour réduire les crédits de TVA, le reliquat restant n’est pas en cohérence par rapport à l’activité normale de notre économie. L’ASMEX souhaite que le Gouvernement dédie une enveloppe de 2 MMDHS au remboursement des crédits de TVA aux exportateurs.
• L’ASMEX avait enregistré avec satisfaction les efforts de remboursement des crédits de TVA par le Gouvernement au cours des dernières années. Toutefois, cette dynamique a enregistré un net ralentissement depuis le début de la pandémie, ce qui pénalise lourdement les trésoreries des entreprises. Il est proposé de généraliser le remboursement de tout crédit de TVA (quel qu’en soit son origine) et d’accélérer les remboursements de crédits de TVA dont les dossiers sont déposés auprès de l’Administration Fiscale.
• Dans un souci de soutenir les trésoreries des entreprises en ce temps de crise, il est proposé d’introduire le mécanisme de compensation entre les montants dus par le Trésor (remboursement de TVA, restitution d’IS ….) et les montants des impôts dus par les opérateurs.
• Achever la réforme de la TVA par l’accélération de la convergence vers deux taux de TVA pour réduire les situations de « buttoir » et soulager les trésoreries des entreprises.
• Exonérer des charges fiscales et sociales pour préserver l’emploi pour tous les recrutements à compter du 1/1/2021 sans distinction d’âge, de diplôme ou de primo-emploi. Il est proposé une exonération d’IR et de charges sociales dans la limite de 15.000 DHS par mois.
• La transition énergétique souffre d’absence de mesures fiscales accompagnatrices, et facilitant l’insertion de ce type d’énergie dans le tissu économique marocain. Actuellement, seul l’article 91 du CGI relatif à l’exonération de TVA sans droit à déduction stipule que «sont exonérées de la TVA les ventes portant sur les pompes à eau qui fonctionnent à l’énergie solaire ou à toute autre énergie renouvelable utilisée dans le secteur agricole». Il est impératif, d’élargir les incitations fiscales au profit de toutes entreprises qui souhaitent s’équiper en énergie verte et prévoir une exonération des droits de douanes et de la TVA sur le matériel servant à la technologie verte, ainsi que la possibilité d’adopter un plan d’amortissement exceptionnel pour ce matériel.
• Exonérer de la TVA les commissions versées par les exportateurs à des intermédiaires étrangers, ainsi que la retenue à la source de 10% prévue par les dispositions de l’article 15-IX du CGI.