
Anarchie sur la Place Mohammed V. Crédits photo : Ahmed Boussarhane
Dès les années vingt, plusieurs architectes de renom sont venus à Casablanca pour mettre en œuvre les théories Art Déco de l’époque, transformant ainsi le centre-ville en un véritable laboratoire d’urbanisation.
Le mythique boulevard Mohammed V est un patrimoine architectural qui fait partie de l’identité de la ville blanche et relate son histoire. Le passage de la ligne T1 du tram devait contribuer à embellir cet espace. Dans le cadre du cahier des charges, une grande partie des bâtiments du quartier a été réhabilitée en respectant son cachet architectural.
La piétonisation de la partie du boulevard située entre la place des Nations-Unies et le Marché Central devait également redonner un souffle au commerce de cet axe, très fréquenté par les touristes, notamment les croisiéristes. En effet, la réhabilitation de cette zone devait encourager de nombreuses franchises à s’y implanter et permettre également la valorisation des anciens immeubles résidentiels longtemps négligés ! Malheureusement, il n’en est rien…
Aujourd’hui, la place Mohammed V peine à retrouver son âge d’or, alors qu’il n’y a pas si longtemps, les Casablancais trouvait un réel plaisir à se balader sous ses arcades où boutiques, cafés et restaurants se côtoient.
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Envahi par les marchands ambulants qui vendent vêtements, produits de beauté, sacs, DVD, téléphones, ustensiles de cuisine… dans une anarchie sans précédent, le boulevard fait pitié et indigne les bidaouis nostalgiques d’une époque où il fallait se faire beau et se mettre sur son 31 pour un tour dans la mythique place.
Les commerçants de la zone ne savent plus à quel saint se vouer, entre les « ferrachas » la journée et les délinquants le soir, le quartier fait peur et n’encourage personne ni à s’y balader ni à y habiter.
Ce qui est encore plus scandaleux, c’est que ces marchands informels, au comportement irresponsable, prennent place à moins d’un mètre des rails du Tram, mettant ainsi leur vie et celles de plusieurs autres personnes en danger.
Cette situation n’est pas nouvelle dans le quartier, elle a juste pris de l’ampleur ces derniers jours, à cause d’une absence et une indifférence inexplicables de la part des autorités locales, censées assurer l’exécution des lois, le maintien de l’ordre, la sécurité et la tranquillité publique !
Contacté par la rédaction, un agent de l’autorité nous explique vaguement que s’il n’y a pas eu d’intervention, c’est pour éviter un accrochage avec les vendeurs.
En cette période de l’Aid, les marchands ambulants ont envahi toutes les artères de la ville sans aucune réaction des autorités locales ! Laissent-ils faire par crainte d’un « Al hoceima-bis » ou est-ce juste un effet passager de l’Aid ? Dans tous les cas, la situation laisse perplexe…
A. Loudni