Le ministre des Finances, M. Mohamed Boussaïd, vient d’agréer un nouvel administrateur au Conseil d’Administration de la Société Gestionnaire de la Bourse de Casablanca.
En effet, il était prévu que deux administrateurs indépendants rejoignent le Conseil en question, avec l’exigence du Ministre que l’un d’entre eux soit obligatoirement une femme.
Pour l’heure, c’est M. Pierre Fleuriot qui sera le premier à bénéficier de cette nomination au Conseil d’administration de la Bourse.
Un gros calibre
Avec la nomination de Pierre Fleuriot au CA de la BVC, c’est une très grosse pointure de la Finance européenne qui va faire bénéficier de sa grande expérience le Conseil et les équipes de la bourse casablancaise.
En effet, M. Fleuriot, de nationalité française, diplômé de l’IEP Paris, de l’ENA, ancien Inspecteur des Finances, a d’abord été douze années durant à la célèbre Commission des Opérations boursières, la COB, dont il a assumé le poste de Directeur général de 1991 à 1995.
Il a ainsi travaillé avec des présidents de la COB comme Jean Faye, Jean Saint-Geours ou encore Michel Prada.
Par la suite, M. Pierre Fleuriot a pris en main les destinées de la banque ABN Amro pour la France ainsi que la vice-présidence des opérations Corporate, avant d’assumer le poste de président pour le Luxembourg, la Belgique et la France de la grande banque helvète, le Crédit Suisse, à partir de 2011.
Aider à la relance
Cette nouvelle fait sans doute reprendre confiance dans le devenir du marché financier et démontre une volonté certaine de son Conseil de mener les réformes nécessaires et annoncées pour le développement du financement désintermédié de l’économie.
Il s’agit, bien sûr, de toutes les réformes contenues dans le cahier des charges signé par les repreneurs du capital de l’ex-SBVC lors de la réforme de la démutualisation de la bourse et notamment la création de nouveaux compartiments du marché dont un destiné à la PME et un autre aux devises ou encore l’introduction du marché à terme pour liquidifier le marché financier.
Un tel administrateur, à l’expérience riche au niveau du marché financier français, lequel a souvent inspiré les textes et pratiques du marché marocain, pourrait s’avérer fort précieux dans la concrétisation de ces nouvelles orientations.
Pour que la Bourse de Casablanca se transforme d’une société informatique en une bourse régionale, la contribution d’une telle personnalité sera sans doute très profitable.
De plus, les hautes responsabilités exercées par M. Pierre Fleuriot au niveau du top management de plusieurs banques internationales de renom, (ABN Amro, Crédit Suisse), pourraient certainement profiter aux principaux membres du Conseil de la Bourse, que sont les banques qui représentent la plus grande partie du capital de la société gestionnaire.
Le savoir-faire de M. Fleuriot pourrait ainsi s’orienter vers le conseil pour une meilleure orientation de leurs activités de dépôts et de crédits, dans l’optique d’une réelle contribution au développement du marché financier avec notamment la création et la distribution de plus de produits financiers qui répondent aux attentes de leurs clients, mais également la dynamisation de l’activité boursière. D’ailleurs, M. Fleuriot présiderait d’ores et déjà le comité de nominations et rémunérations ainsi que celui dédié à la stratégie.
Il semblerait que le choix d’une telle ouverture vienne du Président du Conseil d’Administration de la Bourse, M. Taoufiki, qui présidait le comité de nominations et rémunérations.
Ce dernier se compose de plusieurs membres du CA et notamment de M. Jawad Hamri, Président du Conseil de Surveillance de BMCI, membre du CA de la Bourse des Valeurs, et qui a pris une part active dans cette opération.
On ne manquera pas de les féliciter pour cette excellente décision !
Afifa Dassouli