L’Opep est déterminée à éviter une « crise énergétique mondiale », a déclaré jeudi à Téhéran son secrétaire général, Mohammed Barkindo.
« En tant qu’organisation, nous resterons concentrés sur notre objectif qui est de faire en sorte d’éviter toute crise énergétique susceptible d’affecter l’économie mondiale », a dit M. Barkindo à des journalistes en marge d’une foire sur les industries du secteur pétrolier.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) compte suivre ce cap « en dépit des troubles actuels chez plusieurs [de ses] membres », a-t-il souligné, en réponse à une question sur l’offre mondiale de brut.
Certains de ces pays « sont actuellement visés par des sanctions unilatérales », a détaillé M. Barkindo à propos de l’Iran et du Venezuela, tous deux dans le collimateur des Etats-Unis.
« Un pays membre se bat jour après jour pour éviter une guerre totale » sur son territoire, a-t-il ajouté en faisant allusion à la Libye.
Un autre pays « est également engagé dans une phase de transition avec toutes les conséquences qu’un tel défi peut engendrer », a encore dit le Nigérian dans une allusion au Venezuela.
L’Opep « est déterminée à rester unie » et « notre objectif est de ne pas retomber dans le chaos », comme cela a pu être le cas par le passé, a-t-il dit.
L’Iran, membre fondateur de l’Opep, reproche régulièrement à certains pays du cartel de s’aligner sur la politique américaine et de manquer à la solidarité entre membres de l’organisation.
Mercredi, le ministre du Pétrole iranien, Bijan Namdar Zanganeh, s’en est ainsi pris à certains « pays voisins » qu’il accuse de semer la « division » au sein de l’Opep au risque de mener à sa « désintégration ».
Faisant allusion à l’Irak et à l’Arabie saoudite, rival régional de l’Iran, M. Zanganeh leur avait reproché des déclarations dans lesquelles ces pays affirmaient pouvoir augmenter rapidement leur production pour compenser une baisse éventuelle de l’offre iranienne.
Les Etats-Unis ont renforcé le 22 avril leur campagne de « pression maximale » contre la République islamique, en mettant fin aux dérogations qui permettaient encore à huit pays d’acheter du pétrole iranien sans contrevenir aux sanctions économiques extraterritoriales américaines.
La crainte d’une baisse de l’offre de brut découlant de cette mesure, ainsi que la situation tendue au Venezuela, ont contribué à faire nettement remonter les cours du pétrole sur le marché mondial.
LNT avec Afp