
Deux jours seulement après le démantèlement d’une présumée cellule terroriste composée de 7 personnes dans une maison à El Jadida, le siège du BCIJ à Salé s’est ouvert aux médias pour plus d’informations.
Accompagné d’une palette de sécuritaires spécialisés dans tout ce qui est en rapport avec les armes, Abdelhak El Khayyam, directeur du BCIJ, a préféré commencer par la présentation des objets confisqués dans le cadre de ce coup de filet.
Il s’agit d’armes à feu, dont un pistolet mitrailleur muni de lunettes à vision nocturne infrarouge et 7 pistolets, d’une importante quantité de munitions, 4 couteaux de grand format, deux appareils de télécommunication, ainsi que des pantalons treillis militaires, des bâtons télescopiques, des équipements et substances chimiques et des liquides suspects ‘‘servant probablement à la fabrication d’explosifs et deux gilets dotés de ceintures explosives’’, selon les explications d’un expert du BCIJ. Des billets de 200 Dhs sont également parmi les objets saisis (voire photos).
Juste après cette brève présentation de ces objets, une conférence de presse a été tenue pour d’amples
détails. Sur ce registre, le patron du BCIJ n’a pas manqué de qualifier cette cellule de dangereuse. Et de poursuivre que d’autres personnes en rapport avec cette affaire sont toujours dans la nature.
Par rapport au profil de ces présumés terroristes, il ne diffère guère à la règle. Ils sont jeunes, soit entre 20 et 30 ans, sans emploi ou exerçant des jobs de bricolage et issus de milieux défavorisés.
Le Chef, un Tazaoui, est né en 1997. Il est célibataire et exerçant dans l’agriculture. Sa particularité, à en croire El Khayyam, serait sa forte détermination de mourir en ‘‘martyr’’ au Maroc ou ailleurs…peu importe.
A en croire aussi El Khayyam, la ‘‘Cellule d’El Jadida’’ ciblait des personnalités politiques, publiques, des représentations diplomatiques et des sites touristiques.
Toutefois, les armes saisies, notamment l’ampleur de leur quantité et qualité, imposent des interrogations sur l’origine de leur provenance.
Pour El Khayyam, les investigations menées jusqu’à présent, ont révélé que ces armes à feu sont arrivées au Maroc à travers les frontières maroco-algériennes : ‘‘Cet espace est si grand qu’il est presque impossible de tout contrôler, ce qui constitue un terrain fertile pour toute activité hors la loi’’.
Mais ce qui reste toutefois plus inquiétant pour les services de sécurité n’est autre que cette connectivité permanente supervisée par les commandants de Daech dans le principal objectif de recruter davantage de jeunes combattants à travers le monde.
Cette mobilisation de l’Etat Islamique sur le Net, trouve son aboutissement sur le terrain à travers notamment cette connectivité Syrie/Irak/Libye, explique El Khayyam, notant que ‘‘cette opération sécuritaire a permis notamment la découverte d’une planque aménagée par le cerveau de cette cellule terroriste à El Jadida en vue de préparer des opérations terroristes ciblées dans le Royaume à l’instigation de dirigeants de Daech opérant sur la scène irako-syrienne et en Libye’’.
Et d’ajouter dans le même sens, que Daech, à travers cette cellule, cherchait à embrigader, recruter et partant, élargir ‘‘La Wilaya du Khalif’’.
Le financement vient après à travers les transferts d’argents.
Pour cette raison, le patron du BCIJ a invité les parents et la société à prendre soin des jeunes pour contrer l’idéologie terroriste de Daech qui vise les jeunes, en particulier ceux d’un niveau scolaire modeste et d’un milieu socio-économique défavorisé’’.
Une conclusion parfaitement logique qu’on partage sans réserve !
Hassan Zaatit
Encadré :
Haro sur les locataires suspects
Le ministère de l’Intérieur exhorte les citoyens propriétaires des maisons et appartements meublés, mis totalement ou partiellement à la disposition des tiers, à aviser les autorités sécuritaires de l’identité des locataires, notant que toute négligence « les expose à un questionnement judiciaire en tant qu’éventuels complices des auteurs des crimes ». Dans un communiqué, le ministère indique que suite au démantèlement de certains groupes terroristes et bandes de crime organisé, il s’est avéré que ces derniers louent, dans plusieurs cas, des maisons ou appartements appartenant à certains citoyens sans informer les autorités sécuritaires. Dans ce cadre, le ministère de l’Intérieur attire l’attention sur la menace que constitue ce comportement à la sécurité de notre pays, vu qu’il facilite la dissimulation des personnes suspectes et les aide à préparer leurs actes de sabotage.