Des musulmans palestiniens prennent part à la première prière du vendredi du mois sacré de ramadan sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, le 2 juin 2017 © AFP Ahmad GHARABLI
Des milliers de musulmans palestiniens ont convergé vers Jérusalem placée sous haute protection policière pour prendre part à la première prière du vendredi du mois sacré de ramadan sur l’ultra-sensible esplanade des Mosquées, ont constaté les journalistes de l’AFP.
Tôt le matin, hommes et femmes en flots ininterrompus mais séparés se sont pressés au check-point israélien fortifié de Qalandia, principal point de passage pour les Palestiniens entre la Cisjordanie occupée et Jérusalem, pour rallier ensuite l’esplanade des Mosquées, quelques kilomètres plus au sud.
Sous les bâches tendues pour protéger la foule du soleil déjà fort, beaucoup apportaient un tapis de prière, un chapelet et, pour certains, des chaises pliantes.
En retrait, des dizaines de jeunes hommes, interdits de passage, observaient le transit.
Kefaya Chrideh, 40 ans, venue de Naplouse, le visage ceint d’un foulard rouge, soulignait l’importance de ce premier vendredi de prière du ramadan à Jérusalem.
« C’est important pour nous de prier à al-Aqsa et de ne pas la délaisser car nous avons peur que les juifs la prenne », disait-elle, exprimant l’inquiétude répandue chez les musulmans palestiniens qu’Israël ne finisse par prendre le contrôle total de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, communément appelé al-Aqsa.
« C’est un devoir et une obligation religieuse de prier à al-Aqsa quels que soient les difficultés et les obstacles », abondait Abdeljawad Najjar, 61 ans, également venu de Naplouse, évoquant les restrictions d’accès imposées par Israël.
Symbole national et religieux intangible pour les Palestiniens, l’esplanade se trouve dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël. 2017 marque le 50ème anniversaire de la prise de Jérusalem-Est par Israël lors de la guerre des Six Jours.
Au coeur du conflit israélo-palestinien, l’esplanade catalyse de manière chronique les tensions. Tous ses accès sont sous le contrôle des forces israéliennes. Mais le site lui-même reste sous la garde de la Jordanie pour des raisons historiques.
Le site est d’autant plus sensible qu’il est aussi révéré comme le mont du Temple par les juifs, qui y ont le droit de visite, mais pas de prière.
Des policiers étaient postés en nombre vendredi à toutes les entrées de la Vieille ville et de l’esplanade. La police avait prévu de mobiliser des milliers d’hommes et de femmes face à l’afflux attendu de dizaine de milliers de fidèles.
LNT avec Afp