
L'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à Lahore, le 14 août 2017 © AFP/Archives ARIF ALI
L’ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a déposé un recours contre sa « disqualification » fin juillet par la Cour suprême, qui avait conduit à la chute de son gouvernement dans la foulée du scandale des Panama Papers.
La Cour suprême avait rendu le 28 juillet un arrêt controversé « disqualifiant » M. Sharif de son poste de député, estimant qu’il ne s’était pas comporté en « membre honnête du Parlement » pour n’avoir pas déclaré un salaire attribué par une entreprise détenue par l’un de ses fils aux Emirats arabes unis.
M. Sharif « requiert le réexamen du verdict passé le 28 juillet 2017 par la Cour », selon le long texte du recours, déposé tard mardi soir et dont l’AFP a obtenu une copie.
Le jugement rendu par la Cour a privé M. Sharif « de son droit à voir cette affaire tranchée lors d’un procès régulier, ainsi que de son droit à faire appel », argumente le recours, qui affirme en outre que le jugement comporte des « erreurs ».
Mais selon Saad Rasool, avocat et expert constitutionnaliste, « revenir sur le jugement est pratiquement impossible », et Nawaz Sharif n’a donc guère de chances de récupérer son poste.
« Les lois pakistanaises et les règlements de la Cour suprême prévoient qu’il revient exactement aux mêmes juges d’examiner le recours », a-t-il dit à l’AFP.
La Cour suprême avait aussi ordonné l’ouverture d’une enquête criminelle par l’autorité anti-corruption NAB à l’encontre de M. Sharif et de plusieurs de ses enfants, soupçonnés d’avoir caché la vérité sur les sociétés et biens immobiliers détenus via des holdings off-shore.
M. Sharif, qui a depuis été remplacé à la tête du gouvernement par son ancien ministre du Pétrole Shahid Khaqan Abbasi, s’est efforcé depuis sa destitution de mobiliser ses partisans, délivrant une série de discours enflammés attaquant le verdict de la Cour suprême.
Une élection partielle est prévue en septembre dans la circonscription électorale laissée vacante par M. Sharif dans la province du Pendjab (centre). L’épouse de M. Sharif, Begum Kulsoom Nawaz, devrait s’y porter candidate.
Aucun des 15 Premiers ministres ayant dirigé le Pakistan au cours de ses 70 ans d’histoire mouvementée n’a réussi à aller au terme de son mandat de 5 ans. M. Sharif lui-même a été contraint à trois reprises de quitter son poste.
LNT avec Afp