L’ong CEFA (Comité Européen pour la Formation et l’Agriculture), en partenariat avec la Fondation Orient Occident, l’Association ASTICUDE et l’ong Soleterre, ont réalisés une étude sur l’accès des migrants subsahariens aux services de base, entre autres, santé et l’emploi. Cette enquête de terrain s’inscrit dans le cadre du projet Opération Al Wassit, financé par l’Union Européenne et visant à promouvoir l’intégration des migrants au Maroc à travers l’implication de la société civile et le renforcement des instances de protection et soutien.
L’objectif ? Contribuer à la création d’un contexte favorable au respect des droits des migrants à travers l’implication de la société civile. De façon plus précise, l’action vise à renforcer les capacités de la société civile dans l’élaboration et la mise en place de stratégies pour améliorer l’accès aux droits fondamentaux pour les migrants et pour la création d’espaces de tolérance et d’interculturalité. L‘action du projet se déroule dans 3 territoires : Casablanca, Rabat, Salé, la ville de Tanger et les villes d’Oujda et Nador.
« L’accès aux différents services, tels que l’emploi, le logement, l’éducation, etc. est facilité dans les villes de Rabat, Casablanca et Salé, où il y a plus d’opportunités de formation, travail ou étude et où les populations migrantes s’installent de façon plus durable.» C’est la principale conclusion qu’a fait ressortir l’étude.
Plus de 50% des migrants en situation administrative irrégulière
Réalisée avec une méthodologie d’enquête quantitative et qualitative, l’étude a été conduite en deux étapes : une première collecte de données a été menée durant l’automne 2016 à Rabat, Salé, Casablanca, Tanger, Nador et Oujda. Elle a porté sur 170 migrants avec des profils différents : étudiants, réfugiés, demandeur d’asile, travailleurs et personnes en situation administrative irrégulière. La deuxième étape s’est déroulée dans la 1ère moitié de 2017 sous forme d’entretiens et de rencontres avec les établissements et les structures qui fournissent les différents services dans les zones de recherche.
En majorité des hommes (91 contre 79), les migrants interviewés sont généralement jeunes (28 ans) et dans la plupart des cas célibataires. Pour la majorité provenant du Sénégal, RDC, Cameroun et Cote d’Ivoire, plus que 90 sont en situation administrative irrégulière, 62 sont résidentes dont 20 étudiants et 14 réfugiés.
Le niveau d’éducation est manifestement élevé puisque la moitié des interviewés affirment avoir conclu au moins les études supérieurs. Le taux d’emploi est, par contre, très faible et la majorité de ceux qui ont un travail et perçoivent un revenu déclarent que leur activité actuelle n’est pas en ligne avec leur formation ou leur domaine de qualification.
51,6% des interviewés souhaitent rester au Maroc
51,6% des interviewés ont répondu affirmativement à la question : «Souhaitez-vous rester vivre au Maroc ? », alors que 48,4% (31) voient plutôt le pays comme un lieu de transit et préfèreraient partir en Europe, dans 40% des cas en France.
Cette tendance est différente des autres deux zones enquêtées où, en général, les migrants interviewés déclarent que le Maroc est pour eux un pays de transit ou de blocage. Cela explique, selon l’étude, que les interviewées rencontrés sur Rabat, Casablanca et Salé ont des opportunités majeurs pour s’installer définitivement.
Par ailleurs, la majorité (68%, soit 50 personnes) des interviewés déclare d’avoir quitté son propre pays pour des raisons principalement économiques, alors que 12% des personnes (8) déclarent d’être parties pour étudier et 11% (7) pour échapper à un conflit armé.
LNT Avec Cdp