Rencontre organisée par BMCE Capital.
Avec le lancement imminent des OPCI, les principaux acteurs financiers de la place se mobilisent pour se préparer, et préparer leurs clients et partenaires à l’arrivée de ce nouvel instrument financier. BMCE Capital ne fait évidemment pas exception à la règle, et la filiale de BMCE Bank of Africa a organisé une conférence mardi 25 juin autour des OPCI, qui a connu une forte affluence, signe du fort intérêt qu’ils suscitent auprès du secteur financier.
Khalid Nasr, Président du directoire de BMCE Capital, lors de son mot d’ouverture, a affiché sa conviction concernant le potentiel important du développement des OPCI au Maroc, compte-tenu notamment du cadre transparent mis en place par le régulateur et des règles fiscales attractives prévues.
« Les OPCI présentent de nombreuses opportunités », a-t-il ainsi déclaré, soulignant les principaux bénéfices qu’apportent les OPCI aux détenteurs d’actifs, notamment en tant que moyen alternatif de financement, mais également aux investisseurs qui auront accès à travers ce véhicule financier à une nouvelle classe d’actifs sur le marché avec un rendement attractif et à faible volatilité. Ils devraient permettre également une « professionnalisation du secteur de l’immobilier, qui en a grandement besoin ».
A cette occasion, le président du directoire de BMCE Capital a confirmé l’ambition de la banque d’affaires d’être un acteur pionnier des OPCI au Maroc, via sa filiale spécialisée et dédiée à cette catégorie d’actifs « BMCE Capital Real Estate » qui a déjà déposé une demande d’agrément auprès de l’AMMC.
Pour animer cette conférence, BMCE Capital avait invité un panel d’experts composé de Chombart d’Aubigny, directrice adjointe business fund management chez Swiss Life Asset Managers, de Nawfal Bendefa, président directeur général chez Aradei Capital, Mohamed Hdid, fondateur de Hdid & Associés et de Adib Lemzabi, directeur général de BMCE Capital Real Estate. Les intervenants ont décrypté l’expérience internationale en matière d’OPCI, partagé les contours du cadre juridique et fiscal marocain et détaillé les bénéfices que peuvent anticiper les détenteurs d’actifs et les institutionnels de cette nouvelle catégorie d’actifs.
Premier point à soulever, le panel a insisté sur le fait que le métier de gestion des OPCI est complétement décorrélé de la promotion immobilière : « Il faut parler du client final de ce nouveau produit. C’est un consommateur de l’immobilier qui peut être utilisé dans le commerce, la santé, l’éducation, l’industriel, etc. On ne peut donc pas apprécier la santé des OPCI d’une manière générale. Il faut une analyse sectorielle spécifique produit. C’est la santé du secteur concerné qui nous permet d’apprécier la santé de l’immobilier locatif derrière ».
La salle, au courant de la conférence, ne s’est pas privée de poser de nombreuses questions, notamment à propos des rendements à attendre. Selon le panel, les OPCI se présentent comme « un véhicule qui offrent un couple risque/rendement intéressant et beaucoup moins volatil que le marché actions et le marché obligataire. Les OPCI peuvent offrir 6 à 8% en fonction de la qualité de l’actif ». Ils ont par contre insisté sur le fait qu’il s’agit d’un produit à très long terme, et ont encouragé le fait de conserver l’actif.
Comme les autres pays, le Maroc va dans un premier temps réserver les OPCI aux professionnels (par exemple, les OPCI grand public sont sortis en France 4 ans après les OPCI professionnels). Etant un produit, et donc un secteur, nouveau, avec le risque que des acteurs aux choix trop volatiles (achat et revente fréquents) mettent à mal la liquidité disponible, « il faut en premier temps s’adresser à une clientèle institutionnelle, qui comporte des investisseurs avertis et qualifiés, avant d’aller vers le grand public », a estimé le panel.
Selim Benabdelkhalek