C’est aujourd’hui, mercredi 5 décembre en début d’après-midi, que devait s’ouvrir au Palais des Nations à Genève, la « table-ronde », organisée par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, M. Horst Köhler, sur le Sahara, en présence des représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et des séparatistes du polisario.
A la veille même de cette rencontre, largement formelle, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, M. Farhan Haq, avait déclaré :
« Le Secrétaire général se félicite de la décision du Maroc, du polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie d’accepter l’invitation de son envoyé personnel, Horst Kohler, de participer à une première table-ronde à Genève les 5 et 6 décembre 2018.
« Le Secrétaire général réitère son soutien indéfectible à son envoyé personnel et à ses efforts pour relancer le processus de négociation, conformément à la résolution du conseil de sécurité N 2440 du 31 octobre 2018. Il exhorte toutes les parties à s’engager de bonne foi, sans conditions préalables et dans un esprit constructif dans les discussions ».
Cette rencontre représente une réelle victoire pour l’ancien président de la République allemande, en charge de ce dossier depuis août 2017, parce qu’il n’y avait plus eu de contacts directs entre le Royaume et les séparatistes depuis 2012.
Mais, faut-il s’attendre pour autant à une quelconque avancée dans le règlement d’un conflit vieux de plus de quarante-trois années ?
Pour nombre d’observateurs et d’analystes, tout comme pour la presse, la rencontre de Genève des 5 et 6 décembre ne devrait pas déboucher sur des éléments concrets et positifs tant les positions sont éloignées et tranchées.
Et si M. Antonio Guterres exhorte pour l’occasion les parties à « s’engager de bonne foi et sans conditions préalables » dans les discussions, on ne saurait imaginer que le Royaume du Maroc renie à Genève toutes ses convictions, ses principes et ses positions qui expriment l’attachement viscéral de tous les Marocains à leurs provinces du Sud !
D’ailleurs, la composition même de la délégation officielle de notre pays matérialise parfaitement cette pétition de principe.
En effet, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Nacer Bourita, celle-ci comprend M. Omar Hilale, plénipotentiaire du Royaume aux Nations Unies à New York, mais aussi et même surtout, trois représentants qualifiés et indiscutables des populations des provinces du Sud.
Il s’agit de M.Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Ynja Khattat, président de la région Dakhla-Oued Eddahab et ancien membre du polisario, rentré au Maroc au milieu des années 90 et Mme Fatima Adli, personnalité de la société civile sahraouie et membre du Conseil municipal de Smara.
C’est donc face à d’authentiques Marocains, patriotes et fiers de leur attachement à leur mère-patrie, éminents membres de la communauté sahraouie de nos provinces du Sud, que devront s’asseoir des individus qui vivent depuis des décennies dans les campements de Tindouf, en Algérie, grâce aux subsides et au soutien du pouvoir algérien.
Et si certains, dans la presse de notre voisin de l’Est, saluent déjà « la reprise des négociations », la présence de nos représentants légitimes et élus démocratiquement par les populations du Sud constitue à elle seule une réponse cinglante et non équivoque aux prétentions des mercenaires d’Alger, tout justes représentants de leurs pauvres personnes !
Le Maroc, qui a fait preuve de bonne foi en acceptant ce round formel de Genève, qui n’a posé aucune condition parce que ses positions irréfragables sont connues de tous, ne se fait pour autant aucune illusion sur la suite de cette rencontre.
L’Algérie a été contrainte de se rendre sur les bords du Lac Léman, parce que son hypocrisie et ses faux-fuyants ne sont plus acceptés par la communauté internationale.
Mais, comme chacun sait, la clé et la solution de ce conflit ne sont pas en Suisse, mais à Alger même !
Fahd YATA