Finalement, la seconde journée de la table-ronde de Genève, tenue à l’invitation de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, M. Horst Kôhler, s’est terminée avec plus d’une heure d’avance sur le timing précédemment annoncé.
Une déclaration finale a été rendue publique qui, essentiellement, marque l’accord du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du polisario pour la tenue d’une réunion du même type avant fin mars 2019.
C’est là, concrètement, la seule décision pratique qui a été prise et qui marque, sans nul doute, la volonté de chacune des parties présentes, y compris ceux qui se présentent faussement comme des seuls voisins et observateurs, (l’Algérie), de poursuivre dans cette voie du dialogue.
Un premier bon point pour M. Köhler donc qui a su, en proposant un ordre du jour aussi vague que généreux, poser les jalons d’une démarche marquée au sceau de la prudence.
On notera cependant que si cette réunion s’est déroulée sous un climat de « franchise et de respect mutuel », les points évoqués au cours de ces deux jours de « table-ronde » ne constituaient en rien des motifs d’achoppement entre les participants.
Un consensus aussi général que généreux et formel s’est ainsi dégagé comme le montre très clairement le texte de la déclaration finale adoptée à Genève ce 6 décembre 2018 en milieu d’après-midi.
Aucune des parties n’a voulu prendre le risque de porter la responsabilité de l’échec de cette première rencontre et c’est là, incontestablement, un point positif.
Pour le Maroc, in fine, l’affaire se termine fort bien parce que le Royaume n’a pas eu à modifier d’un iota ses positions sur la question sacrée de notre souveraineté nationale et de notre intégrité territoriale.
La coopération régionale, l’absence de confrontation ou encore la volonté de résoudre un conflit vieux de plus de quarante années ne sont pas des points qui posent problème au Maroc dans sa vision stratégique nationale et régionale.
Par contre, on ne manquera pas de noter que la présence de l’Algérie et sa participation active à la réunion de Genève représentent un acquis précieux qui renforce la position du Royaume.
L’Algérie, volens, nolens, a participé, discuté, signé une déclaration quadripartite sur le Sahara occidental marocain.
Voilà qui est nouveau et qui prouve que la fermeté et la constance du Maroc ont fini par payer.
Alors, ira-t-on plus loin en mars prochain? La réponse, une fois encore, se trouve à Alger !!!
Fahd YATA
Ci-après l’essentiel de la déclaration finale de Genève :
« Sur invitation de Horst Köhler, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, les délégations du Maroc, du polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie ont participé à une première table ronde les 5 et 6 décembre 2018 à Genève, dans le cadre de la résolution 2440 du Conseil de Sécurité.
« Les délégations ont fait le point sur les récents développements, abordé les questions régionales et discuté des prochaines étapes du processus politique relatif au Sahara occidental.
« Toutes les délégations ont reconnu que la coopération et l’intégration régionale ainsi que l’absence de confrontation constituent le meilleur moyen de relever les nombreux défis importants auxquels la région fait face.
« Ils conviennent tous qu’une solution au conflit constituerait une contribution importante pour améliorer les vies des peuples de la région.
« Les délégations ont accepté que l’envoyé personnel les invite pour une deuxième table ronde au cours du premier trimestre 2019.
« Toutes les discussions se sont déroulées dans une atmosphère d’engagement, de franchise et de respect mutuel ».