
El Gara est un patelin situé entre Ouled Said à l’est, Casablanca au nord, Settat au sud et Benslimane à l’est. El Gara est aussi la capitale des Mdakra. La ville, depuis quelques jours, fait parler d’elle. Un malheureux événement défraye la chronique et continue de faire couler de l’encre et des larmes aussi. En effet, deux sœurs, âgées respectivement de 13 et 8 ans, sont mortes, mardi dernier, par noyade dans une fosse septique située dans un lotissement en construction au niveau de l’avenue Hassan II à El Gara.
Les deux fillettes, qui habitaient près dudit lotissement, jouaient près de la fosse septique remplie d’eau avant d’y tomber. La petite soeur y est tombée la première. Ses amies, ne sachant quoi faire, se sont dépêchées de chercher sa grande soeur de 13 ans dans le grand espoir de lui porter secours. Malheureusement, ne sachant apparemment nager et devant une fosse septique profonde, putride et boueuse, elle ne pouvait rien faire pour sa petite soeur. Et finalement, alors qu’elle était venue la sauver, elle aussi s’est noyée. Aussitôt averties, les autorités locales et les services de sûreté et de la protection civile se sont rendues sur les lieux de l’incident, où les dépouilles des deux victimes ont été repêchées avant d’être transférées à l’hôpital pour autopsie.
Voilà le malheureux destin de deux filles mineures victimes d’un laisser-aller… quelque part.
En effet, dans cette affaire, il doit y avoir une responsabilité. Les faits le démontrent d’ailleurs : la fosse septique, un danger public, n’était pas barricadée et aucune affiche avertissant du danger n’avait été mise en place.
De plus, et ce n’est pas rien, si les filles du douar avoisinant ce chantier jouaient aux abords de cette fosse septique, c’est parce que les responsables de la ville d’El Gara ne leur ont pas offert assez d’espaces de divertissements, loisirs et jeux. On apprend qu’une enquête judiciaire a été diligentée sous la supervision du parquet compétent pour déterminer les circonstances de cet incident. On souhaite son aboutissement et qu’elle ne reste pas d’ailleurs, comme des milliers d’autres enquêtes ouvertes, sans suite.
Mais au-delà, ces deux petites filles ne sont en fin de compte que des victimes de plus, parmi tant d’autres de ce Maroc irresponsable, incompétent, inhumain et complètement déconnecté des aspirations d’une population qui ne demande qu’une vie dans un cadre digne. Est-ce trop demander ?
Hassan Zaatit