Dans le cadre de la 6ème édition des « Meetings sur l’information financière », ce vendredi 11 juin, Maroclear, la Bourse de Casablanca et Finances News Hebdo, ont organisé une e-conférence ayant pour but de débattre du rôle que devrait jouer le marché des capitaux, à la lumière des objectifs ambitieux arrêtés dans la cadre du NMD, en général, et du contexte actuel où le Maroc prépare activement sa relance économique, en particulier. Le thème exact était : « Nouveau modèle de développement: Quel rôle pour le marché des capitaux? »
En effet, le marché des capitaux doit se positionner, au vu du contexte actuel, sur une offre de valeur qui permet de répondre aux enjeux de la relance économique, a affirmé, à l’occasion, Faouzia Zaaboul, directrice du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE).
« Suite à la pandémie, le monde économique, celui de la finance en particulier, a changé de dimension. Nous sommes en effet aujourd’hui à des niveaux de besoins de financement très importants. Nous sommes aussi dans de nouvelles problématiques de développement, de nouvelles technologies et d’importants gisements d’épargne », a indiqué Mme Zaaboul. Le contexte, a-t-elle poursuivi, n’a jamais été autant porteur pour que le marché des capitaux puisse jouer pleinement son rôle, non seulement dans le financement de la relance, mais aussi dans le positionnement régional du Maroc en tant que place financière de référence en Afrique, soulignant que d’importantes réformes sont en cours pour contribuer à cette ambition.
Mme Zaaboul a, dans ce sens, rappelé la tenue récente de la deuxième réunion du comité du marché des capitaux qui a mis l’accent sur certaines actions et réformes prioritaires, notamment l’encouragement d’un système de notation des entreprises, la simplification des conditions d’accès au marché, particulièrement pour les PME et le développement des solutions de financement innovantes s’appuyant notamment sur la titrisation.
Ces recommandations vont être traduites dans une feuille de route, a-t-elle ajouté, notant qu’un dispositif institutionnel de pilotage chargé de structurer, de suivre et d’implémenter l’ensemble des recommandations de ce comité a été mis en place.
Dans le cadre de la diversification des instruments de financement, Mme Zaaboul a indiqué que son département, en concertation avec les parties prenantes, mettra en place prochainement le cadre réglementaires des fonds de dette et des fonds émetteurs dédiés au financement des PME.
Par ailleurs, elle a mis l’accent sur l’importance d’accompagner la dynamique du marché du capital investissement et surtout améliorer les conditions cadres de la mise en place des fonds thématiques et sectoriels du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, ajoutant que la loi portant sur les organismes de placement collectif en capital sera revisitée afin d’y introduire les dernières évolutions, en matière de gestion de fonds de capital sur le plan international.
Parallèlement, et en matière des efforts visant la canalisation de l’épargne, Mme Zaaboul a souligné la nécessité de renforcer les conditions de mobilisation de l’épargne, par un meilleur accès des différents catégories de la population aux services financiers, mettant l’accent, dans ce sens, sur les deux leviers de l’inclusion financière et du digital pour pour mobiliser la petite épargne.
Un marché des capitaux au service de la relance
De son côté Nezha Hayat, présidente de l’Autorité marocaine du Marché des capitaux (AMMC), a indiqué que le marché des capitaux, vecteur essentiel d’une croissance économique viable et durable, est plus que jamais appelé à jouer un rôle plus important pour atteindre les ambitions du NMD et de la relance économique.
« C’est d’ailleurs fort de cette conviction que nous avons construit, en collaboration avec les acteurs du marché, le nouveau plan stratégique 2021-2023 de l’Autorité autour d’une vision clairement affichée : un marché des capitaux au service du financement de la relance économique », a soutenu Mme Hayat.
Elle a, en outre, mis en avant plusieurs avancées réalisées au niveau du marché des capitaux national durant ces dernières années, faisant savoir, dans ce sens, que le marché a permis la levée de près de 250 milliards de dirhams (MMDH) durant les trois dernières années, que l’actif net des OPCVM dépasse aujourd’hui les 575 MMDH, celui des fonds titrisation est de près de 10 MMDH, tandis que l’actif des OPCI récemment lancés, atteint 6 MMDH et celui des OPCC 1 MMDH.
La présidente de Maroclear, Fathïa Bennis, a, pour sa part, souligné que « le nouveau modèle de développement, pour sa mise en œuvre, requiert la mobilisation de ressources financières conséquentes et appelle à une stratégie de financement adéquate ».
À cet égard, a-t-elle poursuivi, le marché des capitaux est appelé à jouer un rôle important afin de mettre en place les conditions optimales pour accompagner favorablement ces nouveaux défis, affirmant que Maroclear, en tant qu’infrastructure de marché d’importance systémique, ne déroge pas à cette règle et essaye de contribuer, depuis quelques années déjà, efficacement au bon fonctionnement de ce marché.
« Nous avons massivement investis à tous les niveaux pour que les opérations se fassent dans la transparence et la sécurité la plus totale et conformément aux meilleurs standards », a soutenu Mme Bennis, notant que le dépositaire central des valeurs mobilières est plus que jamais convaincu qu’il faut disposer d’une infrastructure encore plus robuste capable d’accompagner favorablement les développements attendus avec les outils et les dispositifs nécessaires qui permettront aux intervenants du marché de gérer efficacement l’ensemble des instruments financiers qui seront mis en œuvre dans ce cadre.
Le président du Conseil d’administration de la Bourse de Casablanca, Kamal Mokdad, a affirmé, quant à lui, que le Maroc entame une nouvelle étape avec ce nouveau modèle de développement qui traduit une volonté de changement, tout en capitalisant sur les acquis, afin de disposer d’une économie plus dynamique, plus diversifiée et créatrice de valeur ajoutée.
« Dans ce contexte, l’ensemble des opérateurs économiques de notre pays sont appelés à porter ce changement et à y contribuer. Il est ainsi question de se mobiliser significativement en faveur de l’investissement privé et d’en augmenter la part dans le financement global et dans la création de valeur, notamment à travers la diversification des mécanismes et des sources de financement », a indiqué M. Mokdad. Et de soutenir: « C’est là-dessus justement que le marché des capitaux, dans toutes ses composantes, est appelé à jouer un rôle important et constitue un moyen efficace pour financer ce nouveau modèle de développement qui est porté au plus haut niveau de notre pays ».
La conférence a été enrichie de nombreux débats et interventions d’experts sur la question, et a été suivie par un nombre conséquent d’e-spectateurs.
SB