Les Toronto Raptors champions de la NBA après leur victoire sur les Golden State Warriors en finale, à Oakland, le 13 juin 2019 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP Lachlan Cunningham
Toronto a fait une entrée remarquée dans l’histoire de la NBA jeudi: les Raptors sont devenus la première équipe non-américaine à remporter le titre le plus convoité du basket, en faisant tomber dans sa salle l’ogre Golden State.
Le trophée Larry O’Brien va rejoindre pour la première fois le Canada, le pays où est né l’inventeur du basket, James Naismith.
Ce retour aux sources est le résultat d’une incroyable et improbable saison de Toronto qui, 24 ans après son apparition en NBA, s’est offert son premier titre.
Les Raptors ne faisaient pas partie des favoris, ou même des outsiders, en début de saison après avoir décidé de limoger Dwane Casey, élu pourtant quelques semaines plus tôt meilleur entraîneur de NBA, et de le remplacer par un débutant à ce niveau, Nick Nurse.
Mais ce pari, celui aussi de recruter Kawhi Leonard qui sortait d’une saison quasi-blanche, ont été payants.
Leonard et ses coéquipiers n’ont, à l’image de ce match N.6 remporté 114 à 110, jamais fait de complexe face à Golden State qui disputait sa cinquième finale de suite et qui visait un troisième titre consécutif, un quatrième depuis cinq ans.
Ils se sont imposés quatre victoires à deux, dès leur première finale, avec une sérénité déconcertante.
« Je voulais marquer l’histoire », s’est justifié Leonard, principal artisan de ce sacre, même s’il n’a marqué « que » 22 points jeudi.
– Leonard MVP de la finale –
« L’été dernier, c’était difficile pour moi et j’ai continué à travailler dur et à croire en moi en me disant qu’on pouvait viser ce titre. C’est pour gagner ce trophée que je joue au basket et que je m’entraîne d’arrache pied », a insisté l’ailier, sacré meilleur joueur (MVP) de la finale 2019, comme en 2014 après son premier titre conquis avec San Antonio.
C’est Kyle Lowry qui a pris jeudi le relais en marquant 26 points, dont 21 avant la pause.
Il a été épaulé par deux joueurs que personne n’attendait à ce niveau en début de saison, le Camerounais Pascal Siakam (26 pts) qui dispute seulement sa deuxième saison pleine en NBA, et l’Américain Fred VanVleet (22 pts) qu’aucune équipe n’avait drafté à sa sortie d’université.
Dans un match longtemps indécis, Toronto a dû attendre les deux dernières minutes pour prendre l’ascendant en s’offrant six points d’avance (108-102).
Mais Golden State, décimé par les blessures, s’est battu jusqu’au bout.
Son meneur-vedette Stephen Curry aurait pu donner la victoire à son équipe et arracher un septième et dernier match, mais il a trop forcé sa tentative de shoot à trois points à dix secondes de la fin du temps réglementaire (109-108).
Golden State, déjà privé de son meilleur marqueur Kevin Durant, victime d’une rupture du tendon d’Achille lundi pour son premier match depuis un mois, n’a pas été ménagé par la malchance.
– Thompson blessé à son tour –
Les Warriors ont perdu durant le 3e quart-temps Klay Thompson, qui s’est blessé au genou gauche après avoir été déséquilibré par Danny Green qui tentait de le contrer.
Il a paru en mesure de reprendre la rencontre, avant de regagner les vestiaires et de quitter l’Oracle Arena, appuyé sur des béquilles avant même la fin du match. Son équipe a ensuite annoncé qu’il souffrait d’une rupture du ligament croisé antérieur gauche.
Les Warriors semblaient alors sur le point de prendre l’ascendant (85-80), mais sans Thompson (30 pts en 32 minutes) et avec Curry en panne de réussite (21 pts, 6 sur 17 au tir), ils ont craqué dans le final.
« Ce qu’on a vécu ces derniers jours avec la blessure de Kevin (Durant), avec celle de Klay, est violent et je suis fier de mon équipe. Elle a fait front », a insisté l’entraîneur de Golden State, Steve Kerr.
Même s’ils ont raté leurs adieux à leur salle, l’Oracle Arena qu’ils quitteront cet été après 47 saisons, même s’ils ont échoué à réaliser le « three-peat » (la passe de trois en jargon NBA), les Warriors assurent que cette défaite ne signale pas la fin de leur domination sur la NBA.
« C’est dur de perdre une finale, mais notre histoire n’est pas terminée (…) Je ne parierais pas contre nous la saison prochaine », a prévenu Curry.
Cette finale 2019 a permis d’écrire une autre page d’histoire avec pour la première fois deux frères sacrés champions NBA: l’Espagnol Marc Gasol a imité son aîné Pau, qui a remporté deux titres avec les Los Angeles Lakers en 2009 et 2010.
LNT avec Afp