Un immeuble résidentiel endommagé après une attaque de drone, le 22 août 2023 à Krasnogorsk, en Russie
La Russie a affirmé mardi matin avoir « détruit » un navire de reconnaissance ukrainien en mer Noire, dernier accrochage maritime en date depuis que Moscou a claqué la porte d’un accord qui permettait l’exportation des céréales ukrainiennes.
Pour la cinquième journée consécutive, la Défense russe a également dit avoir abattu des drones ukrainiens dans la région de Moscou.
Dans la nuit de lundi à mardi, un avion de combat de la Flotte russe de la mer Noire « a détruit un navire de reconnaissance des forces armées ukrainiennes » qui se trouvait dans une zone de production gazière sous contrôle de la Russie, a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Il a aussi annoncé lundi soir la destruction de deux drones au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie.
Les attaques en Mer Noire étaient, pendant près d’un an, relativement peu nombreuses, permettant la mise en oeuvre d’un accord pour que l’Ukraine exporte sa production agricole, essentielle à la sécurité alimentaire mondiale.
Mais Moscou s’est retirée en juillet de cet arrangement sous l’égide de l’ONU et de la Turquie, multipliant depuis les bombardements des infrastructures portuaires ukrainiennes en mer et sur le Danube.
L’Ukraine a elle visé avec des drones marins ou aériens la flotte russe, un tanker pétrolier ou encore les ponts menant vers la Crimée et permettant d’approvisionner les troupes russes.
Kiev a aussi défié les menaces russes de couler les cargos quittant ses ports, organisant un couloir maritime pour le « Joseph Schulte », navire qui a rejoint la semaine dernière la Turquie sans que la Russie ne l’attaque. Reste à établir si l’Ukraine parviendra à pérenniser de telles voies maritimes.
– La région de Moscou visée –
La Russie continue elle sa campagne de bombardement de l’Ukraine, affirmant toujours viser des cibles militaires mais faisant chaque jour des morts parmi les civils. Mardi, les obsèques de victimes d’une frappe sur un théâtre de Tcherniguiv sont ainsi prévues.
Le territoire russe est lui toujours plus régulièrement visé par des drones attribués à l’Ukraine. Tôt mardi, pour le cinquième jour consécutif, deux engins ont été abattus dans le ciel de la région de Moscou. Aucune victime n’a été recensée.
Mardi matin, des policiers à Krasnogorsk, au nord-ouest de la capitale russe, ont bouclé le périmètre près de débris gisant au sol, selon un photographe de l’AFP sur les lieux, où plusieurs vitres d’un immeuble apparaissent brisées.
Les aéroports internationaux Domodedovo, Cheremetievo et Vnoukovo de Moscou ont brièvement dû stopper arrivées et départs.
Fin juillet et début août, des appareils avaient été détruits au-dessus du quartier d’affaires de Moscou provoquant de légers dégâts sur la façade de deux tours. En mai, deux drones avaient été abattus au-dessus du Kremlin.
Des sites militaires ont également été visé.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’était félicité fin juillet que « la guerre arrive sur le territoire de la Russie ».
Les régions russes frontalières de l’Ukraine sont elles régulièrement visé par des tirs d’artillerie ou de brèves incursions armées.
Sur le front, l’Ukraine poursuit son offensive pour tenter de libérer le sud et l’est occupés du pays.
– Poutine contraint à la visio –
Après plus de deux mois, les gains restent limités, les forces ukrainiennes attaquant des lignes que les Russes ont fortifié des mois durant, pendant que Kiev attendait les livraisons d’armes occidentales nécessaires à son attaque.
Signe de l’âpreté des combats, le ministère ukrainien de la Défense a indiqué mardi que sa 47e brigade était entrée, après des semaines de combats, dans le village de Robotyne. Mais la localité n’est pas pour autant sous contrôle.
« La bataille continue », a dit la vice-ministre Ganna Maliar.
Sur le front diplomatique, Volodymyr Zelensky a effectué ces derniers jours une mini-tournée européenne (Suède, Pays-Bas, Danemark) pour obtenir une nouvelle assistance et participer à un sommet balkanique en Grèce.
Après le feu vert des Etats-Unis, La Haye et Copenhague ont décidé d’envoyer à l’Ukraine 61 avions de combat F-16, des appareils que Kiev réclame à cor et à cri depuis des mois.
Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a lui renoncé à se rendre en Afrique du Sud au sommet des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui s’ouvre mardi, organisation que Moscou voit comme un pendant à l’influence occidentale.
Pour éviter de mettre le gouvernement sud-africain dans l’embarras, le président russe interviendra par visioconférence. Son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov sera sur place.
LNT avec Afp