Alors que l’on s’acheminait vers l’adoption d’une résolution sur la prorogation du mandat de la MINURSO jusqu’au 30 avril 2019 par le Conseil de Sécurité de l’ONU dans les heures qui viennent, des informations d’agences internationales indiquent que le vote a été reporté du fait de divergences quant au contenu du projet de résolution.
Selon ces sources, les oppositions viendraient de l’Éthiopie, pays plus proche du polisario que de Rabat, mais surtout de la Russie, dont les liens profonds et multiformes avec l’Algérie sont connus de tous.
Et si certains expliquent ce blocage par la volonté russe de faire payer aux Occidentaux leur politique syrienne, on retiendra, de notre part, que la question de la souveraineté marocaine sur nos provinces du sud saharien ne saurait être l’objet d’un marchandage entre grandes puissances !
Certes, il est vrai que ce sont les États-Unis qui, traditionnellement, dans le cadre du Groupe des Amis du Sahara, ont la charge de la rédaction du projet de résolution présenté chaque année au Conseil de Sécurité pour le renouvellement du mandat de la force onusienne d’interposition et de surveillance du cessez-le-feu de 1991.
Certes, c’est la France, aux liens très forts avec le Maroc, qui fait également partie de ce Groupe et qui a souvent, dans le passé et aujourd’hui encore, soutenu les positions légitimes du Maroc sur sa question nationale.
Essentiellement parce que Paris, de Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, en passant par François Mitterrand, Jacques Chirac et François Hollande, connaît mieux que quiconque les origines et les véritables protagonistes de ce conflit régional qui oppose en vérité l’Algérie au Maroc.
Mais, dans ce Groupe onusien figure également la Russie, laquelle a largement repris les fondamentaux de l’Union soviétique dans son approche de ses rapports avec les différents États d’Afrique du Nord et spécifiquement avec l’Algérie, désormais plus partenaire en affaires (les ventes d’armes) que compère idéologique…
A l’heure où ces lignes sont écrites, le blocage de la résolution est incontestablement un contretemps fâcheux pour tous ceux qui ont la responsabilité et voter et d’appliquer les résolutions onusiennes.
Il est fort probable que Moscou, au-delà de ses arguments sur le contenu même du texte proposé au vote du Conseil de Sécurité, cherche d’abord et avant tout à « rendre la monnaie » de leur pièce à Paris et Washington…
Mais, disons-le de but en blanc, dans la réalité, ce report ou même un blocage qui perdurerait ne seraient pas fondamentalement désavantageux pour le Royaume.
Il serait, effectivement, pénalisant pour la MINURSO qui a besoin de cette résolution pour exister, être financée et soutenue par le Secrétariat général de l’ONU.
De même, le non renouvellement de ce mandat onusien porterait peut-être préjudice aux mercenaires qui n’auraient plus aucune ouverture internationale pour distiller leur propagande mensongère et des tribunes pour exposer leurs thèses fallacieuses.
Mais pour le Maroc, l’absence de résolution sur le Sahara marocain ne changerait absolument à la réalité sur le terrain où le Royaume est souverain et présent sur tout le territoire de nos provinces du Sud.
Mieux encore, le départ de la MINURSO ouvrirait la possibilité d’un « nettoyage » à Guerguerat, à Mahbès, à Tifariti, à Bir Lahlou…
Aux amis moscovites de l’Algérie de comprendre donc que le blocage d’une résolution dont le texte initial reconnaît effectivement la justesse des thèses marocaines serait plus dommageable à Alger et à Tindouf qu’à Rabat !
Alors, pas de panique, ni de précipitation.
Si la résolution était retardée dans son vote, si le blocage russo-éthiopien devait persister, le Sahara continuerait d’être marocain.
Le temps, en effet, joue pour le Royaume.
Et ce n’est pas le Président Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans, physiquement diminué mais apte, paraît-il, à briguer un cinquième mandat, (vive l’alternance à l’algérienne !), qui nous démentira…