L’agence de notation Moody’s a annoncé, par le biais d’un communiqué, sa décision de conserver la note souveraine de Ba1 du Maroc, et d’améliorer sa perspective de stable à positive.
Le premier facteur ayant poussé à l’amélioration de la perspective, explique l’agence, est le très bon comportement des exportations, lié à la réduction des coûts des importations en hydrocarbures. La position extérieure du Royaume s’en trouve renforcée, et l’amélioration des réserves de changes à 7 mois d’importations est essentielle au passage à un régime de changes flexible, que l’agence juge bienvenu. Le prix bas du pétrole a été extrêmement bénéfique au Maroc, un pays particulièrement dépendant des importations d’hydrocarbures.
Le renforcement des exportations passe aussi par sa diversification vers des secteurs à haute valeur ajoutée (automobile, aéronautique, etc.), qui ont dépassé les exportations traditionnelles (agriculture, phosphates…).
Le déficit de la balance commerciale actuel du Royaume s’est amélioré à 3,8% du PIB en 2016, et Moody’s estime qu’il se maintiendra dans un voisinage de 4%, avec des prix du pétrole entre 40 et 60$ le baril. La stabilité politique au Maroc a également favorisé les IDE, qui compensent les sorties d’IDE vers l’Afrique subsaharienne, dans le cadre de la diversification des échanges régionaux impulsée par le Royaume. Les IDE rentrants devraient permettre de limiter l’accumulation de la dette extérieure.
Le deuxième facteur ayant mené au changement de perspective est l’amélioration de la performance fiscale du Royaume, qui reflète une consolidation fiscale graduelle mais soutenue, et qui est supportée par des améliorations institutionnelles qui serviront à réduire les risques d’implémentations dans le futur. Cette amélioration vient en majeure partie de la réduction des dépenses de compensation, qui ont fait passé la facture des subventions énergétiques à 1,2% du PIB, contre 6,5% en 2012. Moody’s estime que le déficit fiscal va continuer à s’améliorer, et que nonobstant un contretemps majeur, le ratio dette/PIB devrait maintenir son trend baissier pour arriver à l’objectif de 60% en 2020 fixé par le gouvernement.
De même, la réforme du système des retraites a amélioré la durabilité financière des caisses publiques, réduisant leur pression sur le budget pour le moyen-terme. L’agence cite également la loi organique du budget, la décentralisation fiscale et l’amélioration du climat des affaires à travers la réforme de la fiscalité comme facteurs d’amélioration.
Pour sa part, le maintien de la note souveraine à Ba1 s’explique selon Moody’s par les effets positifs des réformes structurelles entreprises par le pays, la stratégie d’industrialisation en cours, et les efforts de développement des énergies renouvelables. Par contre, l’agence cite du côté des facteurs handicapants les faibles niveaux de richesses, la croissance volatile, notamment à cause de l’agriculture, et le haut niveau de la dette publique. Moody’s cite également parmi les points négatifs l’incertitude de la situation politique après les élections d’octobre dernier.
LNT