Le sélectionneur de l'équipe d'Espagne Fernando Hierro (c) dirige une séance d'entraînement au stade Loujniki, le 30 juin 2018 à Moscou © AFP Francisco LEONG
L’Espagne va-t-elle revivre dimanche (16h00, heure de Paris) la malédiction du pays-hôte ? C’est le rêve de toute la Russie avant le huitième de finale de « son » Mondial-2018, qui verra aussi la Croatie affronter le Danemark (20h00) pour tenter de confirmer les belles promesses entrevues lors de la phase de poules.
La « Roja » condamnée à briser le mauvais sort
« Les statistiques sont faites pour être contredites », a espéré le sélectionneur espagnol Fernando Hierro. Plus que simples « statistiques », c’est carrément une malédiction que vit la « Roja » contre le pays-hôte d’un Mondial depuis les défaites contre l’Italie en 1934, le Brésil en 1950 et surtout la Corée du Sud en 2002. Le même sortilège l’a poursuit même lors des Championnats d’Europe, où elle n’a jamais réussi à battre le pays organisateur en cinq tentatives (1980, 1984, 1988, 1996, 2004)…
Motif d’espoir suffisant pour la « Sbornaïa » ? La sélection russe, qui est celle qui court le plus depuis le début de « sa » Coupe du monde, rêve en tout cas d’entendre de nouveau les « Rossiya, Rossiya » triomphant dans son antre du stade Loujniki de Moscou, pour poursuivre une aventure déjà réussie.
« Je pense qu’on peut battre n’importe qui. On peut toujours gagner et c’est ce en quoi on doit croire, juste penser à la victoire », a lâché sans complexe l’ancien milieu russe du Real Madrid Denis Cheryshev, qui connait par coeur ses prochains adversaires évoluant presque tous en Liga.
« Ce sont des éliminations directes, un match de vie ou de mort. Une grande responsabilité pèse sur les deux équipes parce que tu ne peux plus rien changer après le match. Si tu perds, tu es dehors », a prévenu son sélectionneur Stanislav Cherchesov, conscient que le poste de son homologue ne tient qu’à un fil.
Nommé juste avant le Mondial, Fernando Hierro joue déjà son premier match à quitte ou double et une partie de son avenir après avoir succédé au pied levé à Julen Lopetegui, coupable d’avoir négocié son départ au Real Madrid avant le début de la compétition. Si son équipe a montré des signes de fébrilité malgré sa première place dans le Groupe B, l’occasion est belle pour lui d’avancer dans la partie de tableau la plus favorable.
En cas de succès contre la Russie, les Espagnols pourraient en effet affronter en quarts le vainqueur de Croatie-Danemark, et en demies l’Angleterre, la Colombie, la Suède ou la Suisse… Des adversaires potentiels d’un autre calibre que la France, le Brésil, la Belgique ou l’Uruguay !
Confirmation attendue pour la Croatie
« On est venu pour faire de bonnes choses, réussir quelque chose. Dans la phase de poules, on a bien joué mais cela n’aura eu aucun sens si l’on ne reproduit pas cela demain »: le sélectionneur de la Croatie Zlatko Dalic connaît trop bien l’histoire sportive récente de son pays pour ne pas être prudent.
Brillante également lors du premier tour de l’Euro-2016, la sélection aux damiers s’était ensuite écroulée dès le premier match couperet. Le capitaine croate Luka Modric, qui rêve de s’inviter à la table de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, tous deux éliminés samedi du Mondial, pour la conquête du Ballon d’or, saura-t-il garder ses partenaires en alerte cette fois-ci ?
Pour continuer le beau parcours, il faudra museler notamment le maître à jouer danois Christian Eriksen, qui l’avait justement remplacé à Tottenham après son départ au Real Madrid. « Je ne me considère pas moins (bon) que lui », prévient le Danois. « Modric a gagné un nombre incroyable de récompenses. Bien sûr, l’équipe du Real Madrid l’a aidé mais il a joué à un très haut niveau. C’est le type de joueur contre lequel vous aimez vous mesurer. »
« Ca pourrait aussi être un match entre Modric et Eriksen en milieu de terrain. Ca serait intéressant et ce serait super pour les supporters », a déclaré le sélectionneur du Danemark Age Hareide, convaincu que ce duel sera l’une des clés du match.
Reste que la Croatie ne se résume pas à Modric. Dans le sillage des Ivan Rakitic, Mario Mandzukic ou encore Ivan Perisic, le pays des Balkans jouit d’une nouvelle génération capable de faire oublier celle des Boban, Suker et Prosinecki qui avait fini 3e du Mondial-1998 en France. C’est sûrement la dernière occasion de le faire.
LNT avec AFP