L'équipe d'Angleterre célèbre sa victoire à l'issue du quart de finale face à la Suède, à Samara, le 7 juillet 2018 © AFP Yuri CORTEZ
Voilà 28 ans qu’elle attendait ça: l’Angleterre s’est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde. Elle y affrontera mercredi la Croatie, qui n’avait plus été à pareille fête depuis 1998.
Les « Trois Lions » ont corrigé la Suède (2-0) tandis que les Croates ont eu plus de mal pour se débarrasser de la Russie, le pays-hôte (2-2 a.p; 4 t.a.b à 3).
Anglais et Croates ont rendez-vous mercredi au stade Loujniki de Moscou (18h00 GMT). La veille, la France et la Belgique s’affronteront à Saint-Pétersbourg (18h00 GMT).
. L’autre Harry
Tout le monde attendait un but d’Harry Kane, meilleur réalisateur du tournoi (6 buts). Mais c’est un autre Harry, Maguire, défenseur de Leicester, qui a ouvert le score de la tête face à la Suède, sur corner à la demi-heure. Puis Dele Alli a doublé la marque juste avant l’heure de jeu.
Les « Trois Lions » peuvent remercier leurs lignes arrières. Le gardien Jordan Pickford a réalisé une très belle parade sur une tête de Marcus Berg dès le début de la seconde période.
C’est une bonne nouvelle pour l’équipe de Sa Majesté, plombée ces dernières années par des portiers maudits comme David Seaman, Scott Carson ou David James.
La séduisante Angleterre de Gareth Southgate renoue donc avec un glorieux passé, quand l’équipe des Terry Butcher, Chris Waddle, Gary Lineker et Paul Gascoigne avait buté sur la RFA des Andreas Brehme, Rudi Völler, Lothar Matthäus et Jürgen Klinsmann en demi-finale du Mondial-1990 (1-1; 4 t.a.b à 3).
« Nous ne sommes pas un produit fini, nous n’avons pas encore de joueurs de niveau mondial reconnus, mais, une jeune équipe qui se prépare à jouer au niveau mondial », a nuancé le sélectionneur anglais Southgate.
Les hommes de « Captain Kane » auront un petit avantage: Les Croates ont joué deux fois en prolongation, en 8e et en quart de finale. Et leur gardien Danijel Subasic a serré les dents, touché derrière une cuisse.
. La génération Modric en rêve
Ils s’appellent Luka Modric (Real Madrid) et Ivan Rakitic (Barcelone) et sont les nouvelles stars de la Croatie. Ils ont répondu aux attentes: guider l’équipe au damier vers le dernier carré de la Coupe du monde.
Comme l’avaient fait avant eux les Slaven Bilic, Zvonimir Boban et Davor Suker (aujourd’hui président de la fédération) au Mondial-1998 en France.
L’aventure s’était terminée brutalement sur un doublé inattendu de Lilian Thuram (2-1), défenseur des Bleus, futurs champions du monde 1998.
A Sotchi, rien n’a été simple pour les Croates. Il a fallu lutter contre le pays-hôte qui s’était mis à croire en ses chances. A l’image de l’ouverture du score sur un superbe geste de Denis Cheryshev. Mais la Croatie a « montré du caractère », comme l’a souligné Modric, et des nerfs, jusqu’au bout. « On est en demi-finale et on va apprécier ce match. On a assez de temps pour se reposer et bien préparer cette rencontre », a ajouté le capitaine croate.
La Russie ne verra donc pas la deuxième demi-finale de son histoire en Coupe du monde, après celle de 1966, avec la génération du mythique Lev Yachine (sous maillot de l’URSS)
« On est comme des conscrits démobilisés avant l’heure », a regretté le sélectionneur de la Russie Stanislav Cherchesov.
La nation hôte a toutefois réussi sa compétition, puisqu’en 2018, avant que son tournoi ne commence, elle n’avait gagné aucun match. Classée au 70e rang mondial, la Sbornaïa s’est même offert la tête du champion du monde 2010, l’Espagne, en 8e de finale.
. La France, 20 ans après 1998 ?
Il y a 20 ans, la France, elle, chantait « Et un, et deux, et trois zéro », après la finale de son Mondial remportée face au Brésil (3-0). Quelle meilleure façon de célébrer cet anniversaire que de coudre une deuxième étoile sur le maillot bleu ?
« On ne se le dit pas mais chacun pense qu’on peut être champion du monde », a confié le défenseur français Lucas Hernandez samedi devant la presse.
Mais, comme il le reconnaît, « il nous reste deux matches pour l’être, (avec) d’abord ce premier contre la Belgique ». C’est mardi à Saint-Pétersbourg et comme le dit de joueur de l’Atlético Madrid « ça va être très compliqué ».
Car les Français ont bien vu les images de ces « Diables Rouges », emmenés par Eden Hazard, Romelu Lukaku et Kevin de Bruyne, qui ont corrigé le Brésil de Neymar vendredi à Kazan (2-1).
Ce sera un match particulier, entre pays voisins. Raphaël Varane, né à Lille et formé à Lens, a des connaissances en Belgique. Mais « sur une opposition en Coupe du Monde, il n’y a pas d’amis », insiste le défenseur du Real Madrid aux quatre Ligue des champions.
LNT avec AFP