L'attaquant vedette de l'équipe de France Antoine Griezmann lors du match contre le Danemark au Mondial, le 26 juin 2018 au stade Loujniki à Moscou © AFP Mladen ANTONOV
C’est une des déceptions du premier tour de la France au Mondial-2018: l’attaquant-vedette Antoine Griezmann n’est pas encore vraiment rentré dans son tournoi, avec des interrogations sur sa fraîcheur physique. Elements d’explication.
. Moins bien physiquement ?
Griezmann a semblé manquer de jus lors du premier tour et a été à chaque fois remplacé avant la fin du match, à la 70e minute contre l’Australie, à la 80e contre le Pérou et dès la 68e contre le Danemark, même si pour cette troisième rencontre, Didier Deschamps a sans doute voulu le préserver en vue du huitième de finale face à l’Argentine de Lionel Messi.
L’attaquant de l’Atlético Madrid est « peut-être un peu moins bien physiquement », a d’ailleurs concédé Olivier Giroud après le Pérou. Il paye sa longue saison en club, terminée par une victoire en finale de l’Europa League contre Marseille le 16 mai (3-0), avec un total d’une soixantaine de matches, sélection comprise.
Dans le groupe France, l’attaquant de 27 ans est soutenu par ses coéquipiers, Paul Pogba en tête. « Touchez pas à mon Grizou ! », a lancé en rigolant le milieu de terrain dimanche. « Vous avez oublié l’Euro ! »
A l’Euro-2016, Griezmann était effectivement arrivé harassé au rassemblement des Bleus et son laborieux match d’ouverture contre la Roumanie (2-1) avait suscité de grosses inquiétudes. Mais il avait lancé son tournoi en entrant en jeu face à l’Albanie (2-0), avec une tête libératrice à la 89e minute, et s’était montré brillant en 8e de finale face à l’Eire en inscrivant le doublé de la victoire (2-1).
. Le poids de la « Décision » ?
Même s’il est difficile d’évaluer si cela a un impact sur ses performances, Griezmann s’est peut-être compliqué la vie en annonçant tardivement son choix de rester à l’Atlético Madrid, en dépit des convoitises du FC Barcelone.
Il a mis en scène sa « Décision » dans un documentaire diffusé sur une chaîne espagnole 48 heures avant ses premiers pas au Mondial, dans un registre très « télé-réalité », qui a surpris et suscité quelques plaisanteries chez les Bleus.
Chose rare, un représentant du club madrilène s’est rendu à Istra, le camp de base des Bleus, pour lui faire signer sa prolongation de contrat jusqu’en 2023 mais aussi celle de son coéquipier Lucas Hernandez jusqu’en 2024, ainsi qu’un pré-contrat à la nouvelle recrue Thomas Lemar.
Très investi dans la prochaine saison de l’Atlético, Griezmann a certainement eu son mot à dire pour faire venir Lemar. Bref, il avait de nombreuses choses en tête avant le coup d’envoi de cette Coupe du monde même si lui, tout comme ses coéquipiers en Bleu, assurent qu’elles ne l’ont pas perturbé le moins du monde.
. Pas aidé par les autre ?
Enfin, les performances du « leader technique » des Bleus sont aussi dépendantes de celles de l’équipe de France dans son ensemble. Hormis pendant 25 minutes contre le Pérou, l’entente entre les attaquants français n’a pas franchement été criante jusqu’ici.
Il faut dire que Didier Deschamps a changé son système de jeu et ses hommes en cours de tournoi. Contre l’Australie (2-1), Griezmann a provoqué et transformé un penalty mais il a eu du mal à combiner avec les deux jeunes Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, un peu trop solistes.
Face au Pérou (1-0), il y a eu du mieux grâce au retour de son compère de l’Euro Olivier Giroud. Mais on n’a pas retrouvé leur complicité contre le Danemark (0-0), avec une première période, où Griezmann n’a pas délivré la moindre passe au grand barbu de Chelsea, comme l’a relevé le statisticien Opta.
Face aux Danois, Paul Pogba a clairement manqué au milieu de terrain pour faire le lien entre les bases arrières et l’attaque. Sans lui, Griezmann s’est beaucoup dépensé, parfois dans le vide, en perdant de la lucidité dans ses passes.
« Je me suis senti bien en première mi-temps, j’ai essayé de descendre de temps en temps, de prendre la profondeur, et après en seconde j’ai essayé d’être plus près de la surface donc j’ai touché moins de ballons mais voilà, c’est le jeu que je veux faire, j’espère hausser encore mon niveau en huitièmes », a positivé « Grizou » après le match.
Mais c’est l’Argentine de Lionel Messi qui se présente en 8e et il sait pertinemment qu’il va devoir faire beaucoup mieux.
LNT avec Afp