Pour les amoureux de l’art Gnaoui, l’exposition « Le Gnaoui visionnaire » de l’artiste peintre Mohamed Tabal, s’étalera jusqu’au 14 janvier courant à B&S Gallery à Casablanca. À travers cette exposition contenant 40 œuvres, l’artiste met en lumière plusieurs aspects de l’univers mystique des gnaouas.
Le natif d’Essaouira a noté à cette occasion que ses réalisations artistiques visent à réincarner l’esprit des traditions de l’art de Gnaoua, les personnages gnaouis et la dimension soufie de ce patrimoine culturel, en se focalisant également sur le style vestimentaire et les mouvements physiques de ces personnages.
« L’originalité de l’inspiration et l’esthétique de l’artiste ont concouru à libérer l’expression artistique de ses dénominations normatives et de ses classifications théoriques, pour donner sur une autre forme de sublimation, proche de l’art brut. L’acte pictural se veut ici un acte de régénération et de purification. En revanche, si la palette de Mohamed Tabal s’alimente essentiellement aux sources de la mystique gnaouie, elle n’en révèle pas moins d’autres centres d’intérêt tout aussi symboliques qu’accessoirisés, à savoir la focalisation sur le mode vestimentaire des personnages à des fins descriptives, la mise en valeur des programmes d’usage relatifs aux cérémonies organisées, tels les rites de passages, d’initiation, de célébration ; la focalisation sur les instruments d’accompagnement, la concordance des formes par rapport à la réalité factuelle qui n’est ici que suggérée ».
Étant un artiste autodidacte né en 1959 dans la région d’Essaouira, Mohammed Tabal est le premier créateur à avoir investi, picturalement, l’univers mystique de la secte gnaouie, en adoptant vis-à-vis du support une attitude d’homme « possédé », en pleine transe.
Il va sans dire que Tabal a décroché plusieurs trophées, entre autres, le prix de l’Association de l’Académie des sciences, des lettres et des arts France (2015) et le trophée d’Europe à l’occasion de la 23e compétition International du dessin primitif contemporain en Suisse (1996).
Imane Jirrari