Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a appelé, lundi à Rabat, les chambres professionnelles, à devenir des acteurs clés au niveau des régions en vue de mettre en œuvre la nouvelle charte de l’investissement et la nouvelle stratégie industrielle. Les chambres professionnelles jouent un « rôle important d’accompagnement des acteurs économiques dans le cadre du développement de l’industrie nationale et de la nouvelle dynamique d’investissement que connaît le Royaume », a indiqué M. Mezzour dans une allocution prononcée à l’ouverture du Forum parlementaire des chambres professionnelles, tenu sous le thème « Les chambres professionnelles et les enjeux de promotion de l’investissement », organisé par la Chambre des conseillers.
En outre, M. Mezzour a relevé que le ministère aspire à accompagner les chambres de commerce, d’industrie et de services afin de leur permettre de mener à bien leurs missions économiques au niveau régional, à l’instar des chambres professionnelles internationales, qui créent et gèrent de grands projets notamment les ports, les aéroports et les zones industrielles. Il a ainsi souligné que le gouvernement, en application des Hautes Instructions Royales, a élaboré un projet global de réforme des chambres de commerce, d’industrie et de services en vue de renforcer leurs missions afin qu’elles puissent contribuer à la création de richesses, d’investissements, et d’opportunités d’emplois, ainsi qu’à la réalisation de projets d’investissement au niveau régional. Dans ce contexte, le ministre a rappelé la signature d’une convention-cadre entre le gouvernement et la Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et de services (FCMCIS), sous la présidence effective de SM le Roi Mohammed VI, le 2 avril 2014 à Casablanca, qui s’articulait autour de deux chantiers principaux, à savoir le chantier institutionnel qui porte sur l’amélioration du cadre légal et réglementaire des chambres de commerce, d’industrie et de services, et le chantier pratique lié à l’identification des mécanismes nécessaires pour mettre en œuvre les plans de développement des chambres. Pour sa part, le président de la FCMCIS, Lhoucine Alioua, a souligné qu’à la lumière des mutations économiques accélérées qui s’opèrent dans le monde, les chambres professionnelles constituent, plus que jamais, un outil essentiel pour relever les défis, et un partenaire essentiel et indispensable pour faciliter l’intégration du tissu économique national, et faciliter son ouverture sur les différents marchés internationaux. Et de poursuivre qu’il est devenu nécessaire pour les chambres professionnelles d’intensifier la coordination, la concertation et le travail entre elles pour faire face aux défis futurs, considérant que les chambres professionnelles, si elles sont unies, peuvent réaliser d’importants acquis et jouer un rôle de premier plan dans l’accompagnement du rythme du développement socio-économique dans les régions, et constituer une force de proposition pour accélérer la création d’opportunités d’investissement et de postes d’emploi, encourager l’innovation, améliorer le climat des affaires et réaliser « une intégration effective et efficace dans les plans de développement régionaux ».
De son côté, le président de la Fédération des chambres des pêches maritimes, Larbi Mhidi, a noté que grâce à la Stratégie de développement et de compétitivité du secteur halieutique « Halieutis », le secteur de la pêche maritime a connu une croissance globale au cours de la dernière décennie selon un rythme élevé qui se reflète dans les investissements importants réalisés, et dans le niveau de relance du commerce extérieur et l’émergence d’industries marines multiples et avancées, notant que ces évolutions se sont répercutées positivement sur le rythme de croissance socio-économique du Royaume. M. Mhidi a ainsi fait savoir que les chambres des pêches maritimes et leur Fédération, dans leur état actuel, restent incapables de jouer leurs rôles de la manière souhaitée, considérant que leurs capacités limitées au regard des contraintes auxquelles elles sont confrontées restent un obstacle pour remplir les obligations envers la profession et les professionnels, compte tenu de la spécificité du secteur, la nature de ses activités et la multiplicité des acteurs impliqués. Quant au président de la Fédération des Chambres d’Agriculture du Maroc (FECAM), Lahbib Bentaleb, il a soulevé que le secteur agricole au Maroc est « un secteur fort avec un haut niveau de réalisations ainsi qu’un bilan important d’acquis », soulignant que ceci exige que toutes les institutions liées au secteur agricole, y compris les chambres d’agriculture, soient des institutions « fortes et crédibles ». Et d’ajouter que le secteur agricole est devenu un secteur stratégique dans le Royaume, un pilier de l’économie nationale, une locomotive de développement, et un levier principal pour la stabilité et la subsistance de la population rurale, notant que pour que les Chambres d’agriculture soient à la hauteur des défis que connaît le secteur, notamment les changements climatiques et les conflits géopolitiques que connaissent certaines régions du monde, le gouvernement et le Parlement ainsi que les professionnels sont tenus de renforcer le statut institutionnel des Chambres d’agriculture au sein du tissu économique et social du Maroc et de revoir les dispositions législatives et réglementaires encadrant les Chambres de l’agriculture conformément aux nouvelles orientations régionales et la régionalisation.
D’autre part, le président de la Fédération des chambres d’artisanat (FCA), Sidati Chaggaf, a mis en exergue la nécessité de renforcer les capacités d’intervention des chambres professionnelles, de renforcer leurs structures humaines et d’élargir leurs compétences juridiques afin qu’elles puissent contribuer au développement local et régional. Dans ce sillage, il a appelé à changer les lois fondamentales des chambres professionnelles dans le but d’élargir leurs compétences, de soutenir l’économie coopérative comme pilier fondamental du développement territorial, et de garantir une justice fiscale au service de l’artisan et de l’entreprise artisanale, notant la nécessité de poursuivre la politique de préservation du patrimoine en coordination avec l’UNESCO, et le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication – Département de la Culture. Ce forum vise à renforcer les efforts menés par la Chambre des conseillers pour engager un débat public autour des grands enjeux sociétaux, notamment ceux en lien avec ses missions constitutionnelles, ses attributions et sa composition.
Cet événement s’inscrit également dans le cadre de l’accompagnement par cette institution des chantiers de réforme structurants, lancés par SM le Roi Mohammed VI dans plusieurs domaines, et de la mise en œuvre des Hautes Orientations royales pour une nouvelle vision du rôle des chambres professionnelles.
LNT avec Map