L’Ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’Onu, M. Omar Hilale a réitèré, mardi à New York, l’appel du Royaume au respect des principes de la Charte de l’ONU, principalement son Article 12 (1), par l’Assemblée Générale, qui doit se dessaisir de la question du Sahara Marocain, dès lors qu’elle est actuellement examinée par le Conseil de Sécurité.
L’article 12 (1) stipule clairement que “tant que le Conseil de sécurité remplit, à l’égard d’un différend ou d’une situation quelconque, les fonctions qui lui sont attribuées par la présente Charte, l’Assemblée Générale ne doit faire aucune recommandation sur ce différend ou cette situation, à moins que le Conseil de Sécurité ne le lui demande”, a souligné M. Hilale devant la 4ème Commission de l’Onu.
Non seulement cet article consacre la “prééminence du Conseil sur l’Assemblée Générale”, mais il lui impose l’obligation de ne pas se saisir, ni faire aucune recommandation au sujet des affaires qu’examine le Conseil, a martelé l’ambassadeur. Cette interdiction a obligé l’Assemblée Générale à se dessaisir d’une dizaine de questions durant les années 50 et 60, ce qui a permis au Conseil d’exercer sereinement sa responsabilité et à l’Assemblée Générale de s’abstenir d’interférer dans son mandat, a-t-il rappelé.
“La Question du Sahara marocain est la seule à être inscrite au C24 et au Conseil de Sécurité”, s’est indigné M. Hilale, ajoutant qu’elle est la seule à faire l’objet d’un processus politique sous les auspices du Secrétaire Général et de son Envoyé Personnel sous le chapitre VI relatif au règlement pacifique des différends.
“Le Maroc réitère, avec force, son appel pressant à l’Assemblée Générale de cesser d’agir Ultra vires et de se dessaisir du dossier du Sahara, afin de permettre au Conseil de Sécurité de mener, sans interférence, le processus de négociations visant à parvenir à une solution politique, négociée et mutuellement acceptable”, a poursuivi M. Hilale.
Le Maroc, a-t-il souligné, “réitère avec force que l’option du référendum est définitivement enterrée pour le cas du Sahara”.
Le Secrétaire Général de l’ONU, M. Kofi Annan, a conclu, dans son rapport au Conseil de Sécurité à “l’inapplicabilité du plan de règlement de 1991 et donc du referendum”, a rappelé l’ambassadeur.
De même, le Conseil de Sécurité a écarté le référendum, depuis 17 ans, une fois pour toute, et ce en faveur de la solution politique, négociée et mutuellement acceptable, a-t-il fait remarquer.
Il a assuré que bien que le Maroc considère que la décolonisation du Sahara s’est achevée par sa récupération en 1975 et que le principe de l’autodétermination ne s’applique nullement à cette situation, “il demeure résolument engagé pour régler définitivement ce différend régional, à travers le processus politique sous les auspices de l’ONU”.
Le Conseil de Sécurité a déterminé les paramètres de la solution politique dans ses 12 résolutions successives adoptées depuis 2007, a noté l’ambassadeur.
Il s’agit du fait que la solution de la question du Sahara ne peut être que politique, mutuellement acceptable et négociée sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, et de la prééminence de l’Initiative Marocaine d’Autonomie, dont le Conseil de Sécurité a constamment salué le sérieux et la crédibilité, ainsi que du caractère régional de ce différend, en appelant explicitement les pays voisins, principalement l’Algérie, à faire des contributions importantes au processus politique.
Le règlement de la question du Sahara sera avec l’Algérie ou ne le sera pas
Le Royaume du Maroc regrette profondément qu’à son engagement en faveur de la négociation et sa bonne foi, l’Algérie oppose l’intransigeance et l’instrumentalisation d’un mouvement séparatiste, compromettant ainsi les chances de réussite du processus politique, a affirmé, mardi à New York, l’Ambassadeur, représentant permanent du Maroc à l’Onu, Omar Hilale, relevant que l’Algérie est “la principale responsable de l’inanité des efforts de paix entrepris jusqu’à maintenant”.
Intervenant devant la 4ème Commission de l’Onu, M. Hilale a rappelé que l’Algérie a provoqué l’échec de la solution africaine avec la forfaiture de l’admission d’une entité non-étatique au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1984.
M. Hilale a pointé du doigt le voisin de l’est du Maroc qui a été à l’origine de l’échec du Plan de Règlement des Nations Unies, en insistant pour “l’inclusion de citoyens algériens et sub-sahariens dans l’identification menée par l’ONU en prévision du référendum”, a martelé l’ambassadeur, notant que cet état de fait a abouti au blocage de ce Plan de Règlement, l’affirmation de son inapplicabilité par le Secrétaire Général de l’ONU et son abandon définitif par le Conseil de Sécurité.
L’Algérie, a poursuivi M. Hilale, s’est opposée ouvertement à l’Accord Cadre proposé en 2002 par l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, M. James Baker. Un Accord Cadre que le Maroc avait accepté en son temps, a-t-il dit, soulignant qu’Alger a mobilisé des “moyens financiers énormes et ses relais diplomatiques dans le monde afin de contrer la proposition d’Autonomie que le Maroc a soumise au Conseil de Sécurité en 2007”.
Elle continue, en outre, de “dicter à son protégé de s’opposer à cette initiative, vidant, ainsi, le processus politique de son sens”.
M. Hilale a également pointé du doigt l’Algérie qui continue de s’opposer au recensement des populations des camps de Tindouf, “de crainte que la communauté internationale ne découvre la supercherie de leur nombre, largement gonflé, afin de donner l’impression d’un soi-disant peuple dans les camps, où réside actuellement moins de 30 000 personnes”.
Et M. Hilale de souligner: “A cette Algérie qui est à l’origine de ce différend régional. A cette Algérie qui tire les ficèles derrière le rideau. A cette Algérie qui obstrue les efforts de l’ONU pour le règlement de ce différend. A cette Algérie championne du niet à toutes les bonnes initiatives dans les relations avec le Maroc. A cette Algérie qui ferme ses frontières avec le Maroc depuis un quart de siècle, contre les règles élémentaires de bon voisinage. A cette Algérie qui gèle l’UMA à cause du différend sur le Sahara, hypothéquant, ainsi, l’intégration régionale tant souhaitée. A cette Algérie qui a mené une campagne féroce, mais vaine, pour contrer le retour du Maroc à sa famille Africaine. A cette Algérie, nous disons que le règlement de la question du Sahara sera avec l’Algérie ou ne le sera jamais. A cette Algérie, nous disons qu’elle doit assumer sa pleine responsabilité dans ce différend et s’assoir à la table des négociations pour son règlement définitif”.
M. Hilale a affirmé qu’au moment où le processus politique est sur le point de reprendre avec la tournée régionale, la semaine prochaine, du nouvel Envoyé Personnel, M. Horst Köhler, à qui le Maroc réitère son soutien et sa pleine coopération, “nous disons que la réussite de ce processus politique passe impérativement par l’implication pleine et entière de l’Algérie”.
Cette conviction, a-t-il conclu, “n’est pas celle du Maroc uniquement. Elle a déjà été affirmée par plusieurs Envoyés Personnels du Secrétaire Général sur le Sahara, qui ont conclu que la solution de cette question n’est nullement à Tindouf avec le “polisario”, mais à Alger et à Alger uniquement”.
LNT avec Map