L’été est là, avec ses grandes villes moins encombrées, au contraire des plages du Royaume, ses longues et bienvenues files de voitures MRE
transitant par Tanger Med pour aller voir «l’familia» au pays, ses champs de céréales depuis longtemps déjà récoltés, ses touristes étrangers qui retrouvent le chemin de nos hôtels et autres riads.
Tout pourrait donc «aller pour le mieux, dans le meilleur des mondes», mais Pangloss n’est pas Marocain !
Black is black
Et bien au contraire, alors que les raisons d’un certain optimisme devraient prévaloir, notamment parce que l’on s’attend à une bonne performance du PIB cette année, on a plutôt affaire à une situation d’attentisme où la morosité, le désenchantement et même la désillusion dominent.
Certes, des causes objectives expliquent ce désarroi qui étreint aussi bien des opérateurs économiques que des acteurs politiques.
Il y a, tout d’abord, les effets encore perceptibles de la longue latence gouvernementale qui a entraîné, entre octobre 2016 et avril 2017, un ralentissement très prononcé de la productivité gouvernementale et étatique. La machine est repartie depuis, mais le rythme de croisière n’est pas encore atteint, malgré les efforts, perceptibles, de M. El Othmani et de son gouvernement.
Il y a, ensuite et surtout, le climat délétère qui prévaut dans le champ politique, caractérisé à la fois par les «danses de Saint Guy» auxquelles se livrent certains, pour tenter de conserver leur place de primus inter pares, (ils se reconnaîtront sans doute).
Mais également et plus grave, il y a la confirmation, par l’exemple d’Al Hoceima notamment, que les partis politiques nationaux remplissaient très mal leur mission d’encadrement de la population, comme la Constitution de 2011 le prescrit !
Il y a enfin, le champ d’exercice des Droits de l’Homme et des libertés publiques, individuelles et collectives, particulièrement interpellé ces derniers mois et semaines.
Bye, bye Lénine !
Tandis que M. Laftit, ministre de l’Intérieur, se pose devant le Parlement en garant et défenseur de ces droits et libertés, d’autres, sur les réseaux sociaux notamment ou à la faveur de sit-in maigrelets mais bien montés en épingle médiatique, s’insurgent contre «la répression sauvage du féroce Makhzen».
La vérité, sans doute, se trouve entre ces deux postures, notamment parce qu’actuellement, plusieurs dizaines de jeunes sont incarcérés à la suite de leur activisme, parfois débordant d’ailleurs, au sein du Hirak, un mouvement contestataire prétendument spontané, entré sur la scène politique et sociale à Al Hoceima en octobre dernier.
Il ne fait aucun doute aujourd’hui de la volonté des pouvoirs publics et de l’Etat de tout mettre en œuvre pour apaiser les tensions dans cette ville du Nord et ses environs.
Les doléances légitimes de ses habitants ont, enfin, été entendues, et les promesses sont en phase d’exécution.
Le calme est revenu également après la décision royale de retrait des forces de maintien de l’ordre qui quadrillaient Al Hoceima, Imzourren et d’autres localités avoisinantes.
Cela, bien évidemment, n’est pas fait pour plaire aux boutefeux qui tentent d’entretenir la tension et la colère, pour des agendas qui n’ont rien à voir avec les revendications populaires.
Et ici ou là, reviennent au devant de la scène des personnages qu’on croyait finis, au passé glauque, des avocaillons en mal de clientèle, des groupuscules à la patine marxiste élimée par le temps.
Ceux-là conjuguent leurs efforts pour polluer l’atmosphère générale, y compris par la fabrication de documents (lettres ouvertes, appels à la grève de la faim, à une marche de protestation massive, etc.).
Ces apprentis-sorciers, qui ont pris les détenus du Hirak en otage, n’ont cure de la tristesse et de la douleur de leurs familles, de leurs proches.
Peu leur chaut que ces jeunes, qui découvrent les affres de l’emprisonnement et de l’isolement carcéral, risquent peut-être de payer à leur place le prix de leurs outrances gauchistes, lesquelles depuis des décennies, les ont confinés à la marge de la société et de la politique !
«Em…..der le pouvoir», voilà leur seul mot d’ordre !
Mais, les vaines gesticulations de quelques-uns devraient-elles jouer le rôle de l’arbre qui cache la forêt ?
« Chaabi l‘aziz »
L’opinion publique est donc dans l’attente d’un signal, fort et clair, afin que le pays dépasse cette situation de morosité et de désillusion, pernicieuse, improductive, contagieuse et malsaine.
Tous les regards et les espoirs se portent vers le haut.
Les fondamentaux sont là, forts, garantis, explicitement appliqués.
Les valeurs et principes sont respectés, tout comme les sacralités que nul de censé, dans ce Royaume, ne songe à contester.
Le pays a besoin de reprendre sa marche vers le progrès, le développement, la satisfaction des attentes populaires, la création de richesses, l’emploi et les grandes réformes fondatrices.
En attendant, tous resteront l’arme au pied…
Fahd YATA