Le Maroc a réalisé des avancées “incontestables” lors des 15 dernières années sur tous les plans, qui permettent au Royaume d’enclencher un processus de rattrapage économique vers les pays d’Europe du sud d’ici à 2040.
Tel est le constat du rapport de la Banque mondiale: “Le Maroc à l’Horizon 2040: investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique”, qui relève que le Royaume dispose du potentiel lui assurant un siège bien mérité parmi les pays émergents.
Les avancées que le Maroc a réalisées se sont notamment traduites par “une croissance économique relativement élevée, une augmentation sensible de la richesse nationale et du niveau de vie moyen de la population, une éradication de l’extrême pauvreté, un accès universel à l’éducation primaire et, globalement, un meilleur accès aux services publics de base et enfin un développement considérable des infrastructures publiques”, se réjouit l’auteur du rapport, Jean-Pierre Chauffour.
C’est grâce à ces avancées que le Maroc a “pu enclencher un processus de rattrapage économique vers les pays d’Europe du sud (Espagne, France, Italie, Portugal)”, relève le rapport.
En se basant sur ces faits, M. Chauffour, économiste principal pour les pays de la région MENA de la Banque mondiale prévoit un scénario “réaliste” qui suggère que le PIB par habitant du Maroc “pourrait atteindre près de 45 % de celui d’un pays européen du sud tel que l’Espagne en 2040 alors qu’il n’est que de 22% actuellement”.
Il s’agit là d’un scénario pour un “pays émergent, stable politiquement, qui veut et peut jouer la carte de la jeunesse, du progrès et de la modernité en valorisant ses atouts”, comme le soutient, dans la préface du rapport, Jean-Louis Guigou, Président de l’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED).
Concrètement, ce mémorandum économique s’appuie dans son analyse des perspectives 2040 sur les mutations que connait le Maroc au niveau de la transition démographique, de l’urbanisation de la société dans un contexte de régionalisation avancée, et de la montée du niveau de formation de la population.
Ces éléments, assure le document, “sont trois tendances profondes et structurelles qui touchent la société et qui constituent une fenêtre d’opportunité unique dans l’histoire du Maroc”.
En particulier, le mémorandum fait relever le faible taux de dépendance (part des moins de 15 ans et des plus de 65 ans dans la population totale) prévu jusqu’en 2040, une donne qui constitue un “véritable atout démographique” pour l’émergence du pays.
Afin d’accompagner et de favoriser ce scénario, la Banque mondiale recommande au Maroc de renforcer ses investissements dans les institutions d’appui au marché et des services publics, et par-dessus tout de continuer d’investir dans le capital humain (éducation, santé..) et social (parité entre les sexes).
Cette formule, conclut le rapport, est de nature à permettre au Maroc d’accélérer significativement et durablement sa croissance, de façon à créer des emplois de qualité pour le plus grand nombre et à se rapprocher en l’espace d’une génération des niveaux de revenu et de richesse des pays les plus avancés, et ainsi réaliser un scénario “ambitieux” et somme toute “réaliste”.
LNT avec Map