
Le London Stock Exchange de la City de Londres a abrité, les 24 et 25 avril, la seconde édition du « Morocco Capital Markets Days », une manifestation destinée à inciter les investisseurs étrangers et les gestionnaires de fonds, britanniques d’abord, mais de divers horizons géographiques également, qui sont si présents à la City, à s’intéresser au Maroc, à son économie, à son marché des capitaux et ses sociétés cotées, afin de renforcer le flux d’IDE vers notre pays.
Un premier panel dédié à la macroéconomie
Organisée conjointement par le LES et la BVC, liés par un accord de partenariat, cette manifestation, qui était en quelque sorte le baptême du feu de l’Ambassadeur du Royaume à Londres, M. Abdeslem Aboudrar, a vu la participation de représentants des milieux financiers marocains, des acteurs de la Bourse des Valeurs de Casablanca, des opérateurs et des émetteurs les plus dynamiques, accompagnés des organismes, institutions, sociétés et autres groupements qui se dédient à la promotion du Maroc et de ses opportunités, (AMMC, AMDI, CGEM, Ministère du Tourisme, Finances, etc.).
La première journée, a été marquée par la tenue de deux panels successifs. Elle a notamment permis au ministre britannique en charge de la région MENA, M. Tobias Ellwood, de mettre en exergue les fortes opportunités d’affaires offertes dans les deux pays partenaires et amis de longue date.
Le responsable britannique a également mis en avant les atouts de l’économie marocaine, sa position géostratégique exceptionnelle, la forte présence du secteur privé marocain en Afrique et la stabilité politique et économique du Royaume qui s’érige désormais comme porte d’entrée pour le marché africain.
Pour sa part, Mme Lamia Boutaleb, qui était jusqu’à sa nomination ministérielle récente comme Secrétaire d’Etat chargée du tourisme, présidente de l’ASFIM, a souligné l’importance des « Morocco Capital Markets Days » en tant que plateforme d’échanges fructueux entre les dirigeants d’entreprises et les investisseurs des deux pays.
« Le Maroc est devenu une destination attractive » pour les investisseurs et les touristes étrangers grâce à ses atouts compétitifs, a-t-elle notamment précisé, affirmant que le secteur touristique occupe une place importante dans l’économie marocaine et contribue au développement socioéconomique du pays.
Et d’ajouter que ce secteur attire des investissements considérables, génère des revenus substantiels et constitue une source indispensable de devises. Il est aussi 2ème contributeur au PIB national et deuxième créateur d’emplois.
M. Hamid Taoufiki, Président du Conseil de la bourse des Valeurs de Casablanca n’a pas manqué, quant à lui, de développer les atouts de la place casablancaise, les conditions de l’attractivité du marché marocain mais également les fortes potentialités qu’il recèle.
M. Aziz Mekouar, Ambassadeur pour la négociation multilatérale de la COP22, s’est dit honoré de participer à cette rencontre tenue au coeur du marché financier britannique, ce qui témoigne de la place de choix qu’occupe le Maroc sur la scène internationale. La COP22 de Marrakech a été l’occasion de mobiliser les marchés de capitaux en faveur de la lutte contre le changement climatique, a-t-il dit, indiquant que le marché des Green Bonds permet le soutien des pays en développement et le financement de la transition vers des économies bas-carbone et résilientes.
Prenant la parole à son tour, l’Ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, M. Abdeslam Aboudrar, s’est félicité de l’essor que connaît la coopération maroco-britannique, invitant les hommes affaires britanniques à saisir les opportunités d’investissement offertes par l’économie marocaine qui affiche une croissance parmi les rapides en Afrique.
Le Maroc jouit d’une solide stabilité politique, d’un climat favorable à l’investissement, d’infrastructures modernes et de la confiance des investisseurs, a dit le diplomate, exprimant le souhait de voir cette rencontre devenir un rendez-vous annuel en vue de renforcer davantage la coopération maroco-britannique et d’asseoir un partenariat bilatéral « gagnant-gagnant ».
Pour le Directeur général de la Bourse de Casablanca, M. Karim Hajji, l’organisation de cet événement a permis de présenter aux investisseurs britanniques les projets de partenariat dans les secteurs stratégiques comme l’automobile, l’aéronautique, le tourisme et l’agriculture, sans oublier l’investissement à la bourse casablancaise.
Cette année, les « Morocco Capital Markets Days » ont connu la participation d’une trentaine d’investisseurs de renom avec plus de 160 rencontres B-to-B, a-t-il précisé, se félicitant de l’intérêt croissant que suscite le Royaume pour les hommes d’affaires britanniques.
Pour le représentant de la CGEM, M. Jamal Belahrach, , la tenue de cette rencontre dans la capitale britannique a été une occasion pour mettre en relief les avancées réalisées au Maroc en matière de promotion d’investissement et montrer la place qu’occupe le Royaume en tant que hub incontournable pour les investissements en Afrique. M. Belahrach n’a pas omis de mentionner le rôle positif et le dynamisme de la Chambre Britannique de Commerce au Maroc, Britcham, et de sa cheville ouvrière, Mme Ilham Bennis, dans l’action de promotions et de présentation des potentialités offertes par l’économie marocaine et l’incitation à y investir.
Quant à M. Amine Marrat, économiste en Chef d’Attijariwafa Bank, il a mis en relief les performances réalisées par l’économie marocaine, le redressement des finances publiques, les perspectives de croissance prometteuse et les opportunités d’investissement qu’offre le Maroc.
Et M. Marrat d’estimer que la situation économique et financière actuelle du Maroc favorise des investissements ciblés dans des secteurs productifs et permet de renforcer la stratégie d’accélération industrielle.
Enfin, M. Hicham Boudraa, Directeur général par intérim de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), a présenté un exposé sur les atouts compétitifs du Royaume qui offre aux investisseurs en quête de croissance une plateforme compétitive à l’export, l’accès à un marché africain de plus d’un milliard de consommateurs, des infrastructures aux standards internationaux, un capital humain qualifié, des stratégies sectorielles ambitieuses et un environnement des affaires favorable.
Le panel des investisseurs
Le second temps fort de la première journée de ce Morocco Capital Markets Days à la Bourse de Londres a été » plus particulièrement centré sur les opportunités offertes par les marchés de capitaux marocains, les conditions de leur attractivité, la situation de la Bourse des Valeurs de Casablanca.
Cette séance a notamment permis au représentant de l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux, de mettre en exergue les différentes avancées enregistrées au niveau de la réglementation dédié à la place financière de Casablanca et à ses marchés, tandis que le Directeur général de la BVC précisait, entre autres, les données afférentes à la prochaine réforme de la Bourse.
On regrettera fortement de’ailleurs, que cette belle opportunité de promotion du marché ca sablancais n’ait pas été mise à profit par les acteurs officiels pour présenter le contenu de la réforme de la bourse dont chacun sait qu’elle n’attend plus pour son application que la validation de la tutelle, le Ministère des Finances. Cette réforme, inscrite dans un nouveau cahier des charges, « fin prêt », prévoit notamment l’instauration du marché à terme, du marché de la PME, de la chambre de compensation et, last but not least, du marché des devises au moment où l’on se prépare à la flottaison du dirhams sous la supervision de Bank Al-Maghrib.
Oui, mais…
La première journée a donc été des plus étoffées en termes d’interventions pertinentes et de présentation d’argumentaires convaincants sur les atouts du Maroc, de son économie, de ses perspectives en tant que hub pour l’Afrique, alors que les entreprises marocaines, sous l’impulsion de l’externalisation, sont désormais des partenaires de choix et de valeur pour les investisseurs internationaux présents en force à la City.
Néanmoins, on ne saurait taire quelques insuffisances et lacunes, constatées lors de cette journée et notamment au niveau de la faiblesse de la participation des investisseurs britanniques, mais aussi des fonds internationaux qui sont omniprésents au niveau de la place financière qui n’a rien perdu de sa puissance et de son attractivité.
Ce constat cependant doit être relativisé par le grand succès de la seconde journée où plus de 160 rencontres Be to Be se sont tenues entre les investisseurs britanniques ou étrangers et les émetteurs marocains. On a ainsi pu noter l’engouement de ces potentiels investisseurs en portefeuille pour des valeurs comme Addoha, Attijariwafa bank ou encore Taqa.
Les représentants des acteurs financiers de la City, soucieux sans doute de diversification et de rendements garantis, ont donc manifesté, avec sérieux et quelques exigences, un intérêt certain pour les sociétés cotées de la place casablancaise, du fait notamment que celles-ci ont réalisé à fin 2016, des résultats marqués en moyenne par une hausse de 12 %. Une attractivité qui serait encore plus forte, plus évidente et plus concrète si le défaut majeur de la Bourse de Casablanca, celle de l’illiquidité de nombre de valeurs cotées, venait à diminuer fortement.
Enfin, on regrettera que ces Morocco Capital Markets Days 2017, couverts par la presse nationale, n’aient pas vraiment bénéficié de l’intérêt de la presse britannique.
On conclura donc sur la nécessité de renouveler annuellement une telle manifestation avec le souci indispensable de présenter à chaque édition des éléments nouveaux et concrets d’attractivité de la place financière casablancaise.
DNES à Londres
Afifa Dassouli