Maghreb Steel a reçu début mai 2017, la certification ISO TS 16 949.
En effet, lors d’une cérémonie officielle, le Bureau Veritas a attribué le certificat en présence des représentants de Renault et notamment la Directrice des achats pour le Maroc, de ceux du ministère de l’Industrie et du Commerce et des membres de l’AMICA.
Au cours de cette cérémonie, il a été aussi remis des certificats individuels aux champions ISO TS, au nombre de vingt personnes, parmi les équipes de Maghreb Steel.
Les atouts d’une certification
Cette certification a été mise en place par l’IATF, « International Automotive Task Force », un groupement de constructeurs automobiles qui veulent s’assurer de la qualité des produits de leurs fournisseurs et de la robustesse de leurs systèmes.
Les constructeurs en question travaillent « just on time », font de l’assemblage et de ce fait sont très dépendants de leurs fournisseurs. Ils sont donc très exigeants sur la qualité et la certification doit assurer sur la qualité des produits, sur la solidité financière et technique, comme elle doit prouver que les fournisseurs ont un système interne qui permet une réactivité rapide pour d’éventuelles corrections.
Maghreb Steel s’est soumis à l’ISO TS alors même qu’il y a trois ans, leur nouveau client Renault ne l’imposait pas pour les fournisseurs de matière, mais il était profitable de l’avoir.
Donc, au début de 2016, Maghreb Steel a lancé le chantier de cette certification, qui a abouti à son terme au bout d’environ une année.
Il est très intéressant de savoir que la certification en question a consisté en la formation de plus de 500 employés (ouvriers, techniciens et cadres) à certaines procédures et méthodes.
Pour ce faire, Veritas Maroc a fait venir des experts de son bureau en Inde, là où sont actuellement, les contrôleurs et les habilitateurs de certification qui attribuent la norme ISO TS. Et cela, même si les process et les machines de l’aciérie avaient déjà été audités et certifiés par Renault pour que Maghreb Steel puisse le livrer avant la certification de l’IATF.
Pour Maghreb Steel, la certification est importante non seulement parce que l’automobile représente un secteur stratégique pour le Maroc, mais aussi cela représente un levier de transformation important de l’entreprise. Il est évident qu’au-delà des aspects techniques de la certification, cette homologation est un élément de fierté pour l’entreprise et pour l’ensemble de ses employés.
Mais ce partenariat sera-t-il étendu à PSA qui en est cours d’installation à Kénitra ?
La question mérite d’être posée parce qu’il n’y a malheureusement pas d’automatisme !
Chaque constructeur est indépendant, mais une telle certification ne peut que faciliter les discussions de Maghreb Steel avec PSA lesquelles ont démarré depuis plus d’une année. En effet, Maghreb Steel peut contribuer auprès de PSA à la finalisation de sa stratégie de sourcing.
Ainsi, par exemple, 80 % de l’acier utilisé dans les véhicules fabriqués par PSA sont de l’acier galvanisé qui offre une très bonne protection contre la corrosion, particulièrement en Europe où existent des conditions climatiques extrêmes avec un environnement agressif, (hiver, neige, des routes traitées au sel, etc.).
Or, les objectifs de l’usine PSA à Kénitra sont de fournir essentiellement le marché africain et secondairement le marché de l’Europe du Sud, ce qui n’oblige pas à ce type d’acier particulier.
Et donc l’idée était de voir quel type de produit serait adapté à ces marchés précis, avec à la clé, des gains en compétitivité pour PSA et en prix pour le client final.
Pour Maghreb Steel devenir fournisseur de Renault et de PSA lui permettrait de sécuriser une partie de sa production.
A terme, le marché de l’automobile devrait représenter entre 150 000 et 200 000 tonnes annuellement, c’est-à-dire au moins 20 % de sa capacité totale.
Mais ce n’est pas le seul poste clients et il faut dire que le ministère de l’Industrie et du Commerce relaie à l’aciérie nationale systématiquement les demandes et les contacts qu’il reçoit d’équipementiers, lesquels sont de plus en plus nombreux à vouloir s’installer au Maroc et qui ont besoin d’acier.
On ajoutera à cela le rôle dynamique et positif de l’AMICA qui a également participé à la constitution de cet écosystème du secteur automobile au Maroc et que Maghreb Steel a intégré désormais.
2016, l’année décisive
2016, aura été pour Maghreb Steel, l’année du grand tournant sur le plan technique certes, mais aussi et surtout financier.
Le premier trimestre de l’année a suivi le trend de 2015, subissant encore les conséquences de la grève qui avait sévi à ce moment-là, avec des clients qui, par peur, avaient engagé de l’importation. Mais, les trois suivants ont marqué un décollage de l’activité de Maghreb Steel.
Ainsi 2016 s’est terminée avec 213 millions de dirhams d’Ebitda positif contre -260 MDH en 2014 et 70 % de parts de marché local, en ligne avec son business plan.
Le chiffre d’affaires de cette société, qui a entrepris une restructuration totale, a atteint les 2,7 MMDH avec des volumes qui ont explosé. Il faut savoir que Maghreb Steel ajuste les prix de vente en fonction des prix pratiqués sur le marché international de l’acier.
Au début de 2015, le prix de l’acier s’établissait à 6, 00 DH le kilo, et est tombé à 4,5 DH par la suite. En fait, pour suivre la volatilité des prix à l’international, le pricing change tous les mois et parfois plusieurs fois par mois.
Sachant que depuis le début de 2017, ce dernier est remonté à 6,40 DH le kilo, on peut estimer que cette année se présente sous les meilleurs augures.
Mais 2016 a également été importante dans le sens où l’aciérie, qui était à l’arrêt pendant quasiment un an, a redémarré et aujourd’hui Maghreb Steel tourne à 95 % environ sur la base de l’aciérie. Et celle-ci est compétitive !
Afifa Dassouli