M. Marc Nassif, DG de Renault Maroc
La Nouvelle Tribune : L’Usine Renault-Nissan de Tanger vient de célébrer la production de son millionième véhicule. Que vous inspire cette performance ?
Marc NASSIF, Directeur Général du Groupe Renault Maroc: Une grande fierté ! L’usine Renault de Tanger a dépassé le cap important du millionième véhicule fabriqué cinq ans seulement après son inauguration en 2012. Cette performance vient couronner la présence de notre Groupe dans le Royaume depuis bientôt 90 ans.
C’est le fruit d’une vision partagée entre la volonté Royale portée par le Plan d’Accélération Industrielle, via les infrastructures mises en place pour le développement de la Région Nord – par exemple, Tanger Free Zone, Tanger Automotive City et le Port Tanger Méditerranée – et notre Groupe qui a servi de locomotive au développement de l’industrie automobile au Maroc. Aujourd’hui, la filière automobile est le premier exportateur du pays.
Je ne peux pas ne pas mentionner le travail des femmes et des hommes du Groupe et de nos partenaires dans cette belle réalisation.
Quels sont les projets de développement de Renault, sur le site de l’usine même à Melloussa et au Maroc de façon globale ? Croyez-vous que l’usine pourra monter en puissance en termes de productivité, mais également de recrutements, le tout pour un nouveau palier de production et de nouveaux modèles ?
Sur le plan industriel, notre objectif est simple : nous devons atteindre notre plein potentiel de production dans nos usines soit 340 000 véhicules à Tanger et 80 000 à Casablanca.
Il faut noter qu’en 2016, nos deux usines ont produit 345 000 véhicules donc nous avons du potentiel de progrès.
Nos deux usines tournent aujourd’hui en 3 équipes donc les niveaux de recrutement seront à la marge, l’essentiel étant déjà embauché.
Côté nouveau modèle, nous avons lancé à l’usine de Tanger la préparation de la production de la Logan MCV destinée exclusivement à l’export.
La production marocaine représente plus de 10% des ventes du Groupe Renault dans le monde. Nous sommes un pilier industriel sur lequel notre Groupe s’appuiera dans le cadre de ses futurs projets.
La conduite d’une politique industrielle dynamique et ambitieuse est l ‘une des priorités du Royaume. Celle-ci passe notamment la hausse du taux d’intégration de la production nationale. Même si les chiffres (non officiels) varient quant au taux d’intégration pour les véhicules de Renault Melloussa, il semble bien que ce taux n’atteint pas les 40% en réalité. Que comptez-vous faire pour améliorer cette donnée ?
Je ne fais pas de commentaire sur des chiffres non officiels.
Nous avons pris un engagement avec le Royaume du Maroc en avril 2016 lors de la signature de l’Ecosystème Renault devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Groupe Renault s’est engagé à atteindre 65% de taux d’intégration et de cibler un chiffre d’affaires de 20 milliards de dirhams de sourcing Maroc qui intègre les achats locaux et également l’export (hors véhicules) à l’horizon 2023.
Notre Ecosystème favorise une intégration plus marquée du secteur, ainsi qu’une meilleure organisation de ses acteurs qui gagnent en compétitivité, en qualité et en réactivité.
Le sourcing est l’un des éléments fondamentaux de la stratégie industrielle marocaine. Renault Nissan Tanger peut-elle augmenter ses achats de pièces et composants auprès des industriels, équipementiers et autres, désormais plus actifs dans notre pays ?
Si oui, jusqu’à quelle hauteur annuelle, en termes financiers ?
Notre but est de poursuivre l’accroissement du niveau d’intégration locale de manière durable et profitable pour nous et nos partenaires. Pour ceci, il faut que notre intégration passe par une localisation des fournisseurs avec de nouvelles technologies ce qui veut dire une profondeur d’intégration ainsi qu’une intégration locale renforcée pour les matières et les composants.
Nous avons mis en place un plateau avec des ressources dédiées à l’intégration locales et nous soutenons nos fournisseurs de rang 1 pour renforcer le développement de la sous-traitance et activités connexes du secteur automobile, avec l’installation de plus en plus de fournisseurs de rang 2 et de rang N.
La réussite de ce développement passe sans aucun doute par un intérêt économique pour tous les partis et la compétitivité en terme de coûts, qualité et délai tant pour Renault que pour ses partenaires.
L’écosystème Renault va ramener au Maroc des technologies et des compétences qui n’existent pas à ce jour tant par le biais de nouveau fournisseurs que par le développement de ceux existants dans le pays. Avec Renault, c’est toute une filière qui se mobilise.
Entretien réalisé par
Fahd YATA