M. Hakim Marrakchi, candidat à la présidence de la CGEM, avec Mme Assia Benhida comme candidate à la vice-présidence, a bien voulu répondre aux questions de La Nouvelle Tribune et de www.lnt.ma, alors que les élections patronales se dérouleront le 22 mai prochain.
En voici la teneur:
La Nouvelle Tribune : S’il fallait donner cinq raisons, principes ou objectifs (à votre choix) qui fondent vos candidatures à la présidence et vice-présidence générale de la CGEM, quels seraient-ils ?
M. Hakim Marrakchi : Je suis candidat parce que j’estime que mon parcours en tant qu’industriel depuis plus de 30 ans m’a permis de cerner de manière très fine les problèmes que vit l’entreprise au quotidien, les obstacles à lever pour libérer l’entreprise et les leviers à actionner.
Je suis candidat parce que je suis un chef d’entreprise mobilisé depuis de nombreuses années au sein de la CGEM. J’ai également de très nombreuses années de militantisme actif au sein de différentes instances professionnelles.
Je suis candidat, parce que, avec ma colistière, Assia Benhida, nous sommes complémentaires et à nous deux, nous avons une expérience concrète et une vision transversale de l’entreprise dans toute sa diversité qu’elle soit sectorielle, géographique ou en typologie.
Je suis industriel et Assia opère dans les services, tout en intervenant dans le monde de l’entreprise. Nous travaillons également sur les marchés internationaux et sommes donc à l’aise avec les économies de marché.
Enfin, Assia est également un membre actif de la CGEM et participe à d’autres associations en lien avec l’entreprise. Nous sommes donc les candidats de toutes les entreprises !
Nous sommes candidats parce que nous souhaitons nous inscrire dans un dialogue apaisé et fructueux avec nos partenaires, que ce soit avec le Gouvernement, l’Administration, les partenaires sociaux et les autres parties prenantes. Notre unique objectif est de contribuer à mettre en place les conditions appropriées pour booster la croissance et permettre aux entreprises de créer de la valeur et donc de l’emploi.
Nous sommes candidats parce que nous n’avons aucun parti-pris autre que celui de l’entreprise: Nous voulons servir nos entreprises et nous voulons servir notre pays.
Pourquoi devrait-on voter pour vous ?
Pour toutes les raisons citées plus haut ! Parce que je connais l’entreprise et je la vis au quotidien. Parce que je suis en mesure de comprendre et de négocier pour l’entreprise les mesures qui lui permettront de grandir et d’évoluer dans un environnement des affaires plus serein.
Etre Président, ce n’est pas un statut, mais une mission. Une mission de représenter et de défendre les intérêts des entreprises.
Nous parlons le langage des entreprises et des entrepreneurs, nous vivons au quotidien l’entreprise et ses difficultés et la diversité de nos parcours respectifs nous donne la légitimité pour défendre toutes les entreprises.
Aujourd’hui que les deux binômes sont connus pour une élection ouverte, ce qui ne s’était pas produit pour les précédentes, pourquoi devrait-on croire que les «jeux» ne sont d’ores et déjà pas faits ?
Parce que si les «jeux étaient faits», comme vous dites, il n’y aurait pas eu plusieurs candidatures. Pour ma part, ma candidature a été appuyée et est encouragée par de nombreux pairs de la CGEM.
Elle est également soutenue par de nombreux acteurs économiques, que ce soit des grandes entreprises ou des PME. Nous avons la conviction avec Assia que le débat démocratique est ouvert et que chacun doit faire valoir sa légitimité, mais également son programme.
Ce que chacun de nous apporte dans la corbeille autant en termes d’expérience et de connaissance du monde de l’entreprise qu’en termes d’actions à mettre en place pour défendre au mieux l’entreprise et par là même contribuer à l’essor de notre économie.
Au final, les entreprises choisiront qui elles veulent pour les représenter et je suis convaincu que les chefs d’entreprises souhaitent un des leurs pour mener le dialogue avec toutes les parties prenantes du monde de l’entreprise sans autres considérations que leur développement et leur croissance.
La confédération patronale est devenue ces dernières années, un instrument utile et apprécié comme tel de la diplomatie économique du Royaume, notamment en Afrique. Pensez-vous que vous serez capables de poursuivre dans cette voie, assurément indispensable ?
J’ai accompagné Mme Bensalah Chaqroun durant les 6 années de ses deux mandats pendant lesquels j’assurais la Présidence de la Commission Internationale. A l’issue de ses mandats, la CGEM est devenue un acteur influent, écouté, respectable, capable de faire bouger les lignes. La CGEM est un acteur incontournable.
La CGEM a trouvé une place dans le dispositif de diplomatie économique mené par Sa Majesté et avec Mme Bensalah Chaqroun, la CGEM a acquis une stature sur le plan international.
Mais il faut maintenant poursuivre les chantiers ouverts, y intégrer nos PME, leur permettre d’aller chercher de la croissance à l’international et les accompagner pour ce faire.
Durant notre mandat, il nous faudra aller encore plus loin pour ouvrir des perspectives pour les entreprises qui veulent accéder aux marchés internationaux, les aider à trouver de nouveaux marchés et des débouchés.
Il faudra également trouver les bonnes formules pour favoriser la multiplication des écosystèmes dans l’industrie classique au-delà des nouveaux métiers du Maroc et partant de là, déployer les services d’accompagnement pour que les entreprises osent l’internationalisation et notamment en Afrique.
Pensez-vous vraiment que sous votre mandat, la CGEM pourra devenir le réel porte-parole des entreprises et notamment les PME qui constituent au moins 80% du tissu entrepreneurial national ?
Que ferez-vous concrètement pour renforcer leur présence au sein de la confédération ?
Les PME sont le cœur de notre économie et elles sont au centre des enjeux futurs de la CGEM.
Non seulement nous travaillerons pour la PME, mais nous travaillerons pour la PME dans les régions.
Il nous faudra agir pour des mesures qui favoriseront la croissance de nos PME et agir pour le développement de nos régions.
Nos actions futures ainsi que les mesures concrètes que nous envisageons porteront aussi bien sur des actions visant à professionnaliser l’offre de service de la CGEM au profit des PME que sur la réflexion que nous devons mener pour accompagner la régionalisation avancée.
D’ailleurs, la tournée que nous allons faire dans les régions et auprès des Fédérations et acteurs clés de l’économie marocaine, vise à les écouter et intégrer leurs priorités dans notre feuille de route.
Votre binôme veut poursuivre dans la démarche, positive, d’une meilleure représentativité féminine dans les instances suprêmes de l’organisation patronale, avec pour cette fois, une vice-présidente.
Est-ce une concession à une certaine mode, purement formelle, ou l’expression d’une volonté d’accorder à la Femme la place qui lui revient de droit, y compris au sein des entreprises ?
Mme Benhida sera-t-elle dotée de pouvoirs réels ou sera-t-elle, comme cela pu être le cas dans le passé à la tête de la CGEM, y compris pour les vice-présidents masculins, une simple figurante ?
Assia Benhida, qui est ma colistière pour la vice-présidence générale, est une femme chef d’entreprises depuis 20 ans, de surcroit engagée dans la CGEM depuis de nombreuses années et dans les sujets de Gouvernance.
Elle a une parfaite connaissance des services et du monde de l’entreprise, ce qui lui permet d’avoir une parfaite compréhension des problématiques que vivent les patrons d’entreprises et des enjeux de la transformation de nos entreprises. En bref, elle est tout sauf une figurante !
L’entreprenariat féminin est une opportunité extraordinaire autant pour notre économie et notre pays que pour notre société.
Assia Benhida est une femme d’action et d’entreprise et je suis convaincu que de l’avoir comme colistière apporte une richesse et des visions complémentaires aux défis futurs que nous devrons relever ensemble à la CGEM.
Nous sommes un véritable tandem, animé par des convictions, complémentaires, où chacun aura un rôle à jouer pour la CGEM et pour notre pays.
Entretien réalisé par
Fahd YATA