M. El Hassan El Rabai, Directeur régional de l’Équipement pour Dakhla-Oued Eddahab est parfaitement imprégné de l’importance stratégique que revêt l’action de ce département pour le développement infrastructurel et économique de la région en question. Les réalisations ne manquent pas, les projets encore moins, comme il ressort de l’entretien que M. Rabai a bien voulu accorder à La Nouvelle Tribune.
La Nouvelle Tribune : Quels sont les grands projets en cours d’exécution actuellement pour la Région de Dakhla-Oued Eddahab et quels sont ceux qui sont programmés pour l’avenir ?
M. El Rabai : En ce qui concerne le département de l’Équipement, il se partage en deux volets : l’infrastructure routière et les projets portuaires.
Le réseau routier régional compte 3600 kilomètres et se répartit en deux catégories, les routes nationales et les routes provinciales.
La longueur des routes nationales s’établit à 1960 kilomètres et les routes provinciales sont longues de 1633 kilomètres.
La plus importante des routes nationales est la RN1 qui relie Tanger à Lagouira.
Au niveau des projets en cours, on mentionnera le renforcement et l’élargissement de la RN1, lequel fait partie du Plan de Développement des Provinces du Sud, lancé par SM le Roi Mohammed VI en 2015.
Les travaux sont en cours aujourd’hui et il s’agit d’un grand projet, structurant, d’un montant de 330 millions de dirhams et compte une longueur totale, pour notre région, de 162 kilomètres et le taux d’avancement en est actuellement de 65%. Normalement, le projet sera achevé en mars-avril 2019.
Pour le secteur portuaire, on signalera la construction actuelle du port de Lemhiriz, situé à 300 kilomètres au sud de Dakhla et dont le coût est de 200 millions de dirhams.
Les travaux en sont aujourd’hui achevés à 85%.
Pour quelles raisons ce port de Lemhiriz, le port de pêche actuel de Dakhla n’est-il pas suffisant ?
Ce port profitera essentiellement à la pêche artisanale et côtière et pourra accueillir 300 barques et 22 sardiniers. Des unités de transformation du pélagique et de congélation sont prévues et ce projet est très important pour la seconde province de notre région, celle d’Aousserd.
La fin des travaux est prévue pour décembre 2018.
Mais au niveau portuaire, le grand projet est celui de Dakhla Atlantique, un projet phare pour la région véritablement. Son montant est de 7,3 milliards de dirhams et aujourd’hui, ce sont les études de faisabilité, d’implantation, techniques et autres qui sont en cours, à 80% de leur finalisation.
Les travaux devraient démarrer en mars-avril 2019 et le délai estimatif de réalisation porte sur quatre années.
Mais Dakhla Atlantique est constitué de deux ports. Un port de pêche et un port de commerce, lequel sera essentiellement orienté vers l’Afrique subsaharienne.
Enfin, dernier grand projet, qui a fait l’objet d’une convention avec la Région et le Fonds de Développement rural, celui de la construction de routes en milieu rural et qui porte sur 400 millions de dirhams.
Ce projet est, bien sûr, destiné au désenclavement, à la facilitation de la circulation et au développement régional.
Quel est le niveau de développement infrastructurel de Dakhla-Oued Eddahab aujourd’hui ? Considérez-vous qu’il soit suffisant ?
Si l’on compare Dakhla à ce qu’elle était il y a vingt ans, le constat est très clair car la ville et la région ont connu un développement très important.
L’exemple de l’essor du secteur de la pêche, plus de 60% des captures au plan national, prouve que les infrastructures portuaires ont été mises en place pour atteindre cette place, la première du Royaume. En effet, le port actuel a été mis en service en 2003 et a bénéficié d’une extension en 2011.
L’aérien également a été développé et les rotations quotidiennes sont désormais là pour faciliter le développement touristique de la Région.
Mais il est évident qu’avec la finalisation de tous les projets en cours, évoqués plus haut, Dakhla-Oued Eddahab atteindra un palier supérieur et véritablement bénéfique pour tous et tous les secteurs d’activités.
La région mise sur la pêche, le tourisme et l’agriculture pour accroître son essor et sa place au sein de l’économie nationale. Mais ces secteurs ont besoin des infrastructures de base et notamment de celles qui reviennent au ministère de l’Équipement.
Effectivement, on ne saurait parler de développement sans infrastructures routières, portuaires, aériennes.
Ainsi, pour l’aéroport, même si l’actuel, situé à Dakhla Ville est aujourd’hui suffisant, son extension et son déplacement à l’extérieur de la ville sont désormais envisagés.
Cela est valable aussi pour l’agriculture dont la production est largement acheminée par voie terrestre. Il faut des routes pour son développement et le ministère de l’Équipement a pleinement appréhendé cette nécessité comme le prouvent les projets dont nous avons parlé plus haut.
Quid des financements alloués ?
Chaque projet possède son propre financement, assuré par le Département de l’Équipement.
Ainsi, pour le projet de Dakhla-Atlantique, ce sont 7,3 milliards qui seront alloués par le Budget de l’État, à travers notre ministère.
Pour le réseau routier, se sont 320 millions de dirhams qui seront dégagés sur deux années, entièrement à la charge de notre département.
Mais il faut bien comprendre que les enveloppes dédiées à la Région de Dakhla-Oued Eddahab par le ministère de l’Équipement sont en croissance constance et régulière d’année en année.
Ainsi, auparavant, on travaillait pour les routes rurales à partir du Plan national des routes rurales, PNR II et il a été étalé pour la région sur huit années, 2008-2016, pour une enveloppe globale de 420 millions.
Or, actuellement pour les routes, on parle de 320 millions de dirhams sur deux années. L’augmentation des budgets est donc conséquente.
Mais, pour évoquer globalement la question du développement régional et infrastructurel, il est clair que la ville de Dakhla se taille la part du lion, ne serait-ce que parce que les investisseurs, dans la pêche, le tourisme, etc., choisissent en premier lieu la principale agglomération d’Oued Eddahab.
Cependant, la Région bénéficie de toute l’attention, comme le prouvent le projet de port de pêche de Lemhiriz, celui de Dakhla Atlantique, les projets de routes rurales, etc.
D’ailleurs sur une population totale de 156 00 habitants pour la Région, Dakhla concentre à elle seule plus de 100 000 résidents.
Entretien réalisé par
Fahd YATA