
M. Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, également Président de la 40ème session du Conseil des Gouverneurs des Banques Centrales Arabes, a représenté le Maroc à l’occasion du Forum Mondial sur les Politiques d’Inclusion Financière, tenu le 14 septembre 2017 à Sharm Sheikh en Egypte. Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. le Wali a mis en avant l’engagement de BAM en faveur de l’inclusion financière depuis 2007.
Le thème choisi démontre que « la diversité de nos pays fait la force et la richesse de notre réseau et représente un atout majeur pour lutter contre la pauvreté et atteindre nos objectifs communs de développement durable », a déclaré M. Jouahri, ajoutant que « l’inclusion financière est devenue un facteur important d’efficacité économique et d’équité sociale ».
Il a rappelé que « les organisations internationales et les instances de normalisation, notamment la Banque Mondiale, le G20, les Nations Unies et la Banque des Règlements Internationaux, ont depuis près d’une décennie souligné la nécessité pour les pouvoirs publics d’adopter des politiques et des stratégies nationales pour surmonter les facteurs d’exclusion et offrir aux populations, individus et entreprises, un environnement financièrement inclusif. Elles ont également mis en évidence l’importance des alliances aussi bien au niveau national, régional qu’international pour renforcer l’efficacité des politiques d’inclusion financière. »
Il a déploré que, selon une enquête FINDEX, « seulement 29% des adultes dans le monde arabe ont accès aux services financiers formels contre 69% en Asie de l’Est et au Pacifique à titre d’exemple. Ce taux ne dépasse pas 24% pour ce qui est des femmes et est seulement de 7% pour les populations à bas revenus et les jeunes de 15 à 24 ans ». S’agissant des petites et moyennes entreprises, « il s’avère qu’uniquement une PME sur cinq dispose d’un crédit même si elles représentent plus de 80% du tissu économique de la région et que leur besoin dépasse de plus de trois fois l’offre de financement ».
M. Jouahri a ainsi expliqué que « les banques centrales, avec le support du Fonds Monétaire Arabe, ont érigé l’inclusion financière en tant qu’axe principal de leurs stratégies dans l’objectif de réduire la pauvreté, favoriser la transition du secteur informel vers l’économie formelle, maintenir la stabilité et l’intégrité financière et stimuler la croissance économique ».
C’est pour favoriser ceci que le Conseil des Gouverneurs des Banques Centrales Arabes « a approuvé, lors de sa dernière réunion, l’adoption du 27 Avril de chaque année en tant que journée arabe de l’inclusion financière dans l’objectif de contribuer à la sensibilisation de tous les intervenants dans les pays arabes à l’importance de l’inclusion financière ». Il a salué sur ce point « le soutien et l’appui du Fonds Monétaire Arabe pour accompagner les efforts de notre région dans sa quête à surmonter les défis qu’il lui reste à relever ».
Au Maroc, « l’inclusion financière a été érigée en tant qu’engagement fort de Bank Al-Maghrib qui a fait de celle-ci, depuis 2007, un de ses objectifs majeurs et l’un des principaux vecteurs d’une stratégie globale de développement du secteur financier à l’horizon 2020 », a-t-il poursuivi, expliquant que « notre engagement à promouvoir l’accès et l’usage de services financiers de qualité sur des bases saines et solides a été annoncé en 2013 à travers la déclaration de Maya et réaffirmé en 2016 dans le cadre de la feuille de route d’alignement du secteur financier aux objectifs de développement durable à l’occasion de la COP 22 tenue à Marrakech ». Engagement qui « s’est traduit par de nombreuses actions que nous avons entreprises, avec l’implication des acteurs publics et privés ».
Il a reconnu que « nous avons encore des défis à relever : les disparités entre le monde rural et urbain, entre les genres, l’amélioration de la qualité des données et le développement d’un dispositif efficace de mesure d’impact », ajoutant que « nous nous sommes engagés à traiter ces disparités, dans le cadre d’une stratégie nationale d’inclusion financière de long terme, que nous sommes en train de finaliser avec le Ministère des Finances et en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes publiques et privées ».
Pour conclure, M. le Wali a déclaré que « ce forum, vu le thème qu’il s’est choisi, la qualité de ses workshops et fort de la diversité culturelle de ses membres dégagera de nouvelles résolutions qui nous permettront à nous tous de parvenir à réaliser nos objectifs de développement inclusif et durable ».
LNT