En ce 28 juillet 2022, Journée mondiale contre l’hépatite, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale annonce le lancement d’un nouveau plan stratégique de lutte contre les hépatites virales 2022-2026. Ce plan, dont la mise en œuvre est attendue depuis plusieurs années, va enfin permettre aux nombreux Marocains vivant avec des hépatites virales de se faire soigner gratuitement dans les centres de prise en charge. Si l’ALCS se félicite de cette avancée, elle regrette cependant que la société civile, pourtant partenaire du ministère de la Santé et de la Protection Sociale, n’ait été impliquée qu’à la fin du processus d’élaboration de ce plan stratégique. Pourtant, en matière de lutte contre les maladies notamment, l’expertise de la société civile n’est plus à démontrer : « Ainsi, grâce à l’approche communautaire qui guide ses actions, l’ALCS contribue grandement à l’atteinte des objectifs nationaux en termes de prévention combinée de l’infection au VIH. Cette contribution est reconnue par les autorités sanitaires », dit-on auprès de cette association pour qui et à l’instar de l’épidémie du VIH, celle des hépatites virales est concentrée chez certaines communautés vulnérables.
En effet, selon les chiffres du ministère de la Santé et de la Protection Sociale, si la prévalence de l’hépatite virale C au Maroc est estimée à 0,5% au sein de la population générale, elle atteint presque 20% chez les personnes vivant avec le VIH et 79% chez les personnes usagères de drogues injectables. L’ALCS est convaincue que l’expertise des personnes infectées, affectées ou particulièrement vulnérables aux hépatites doit être reconnue à sa juste valeur. Par conséquent, l’Association de lutte contre le sida rappelle qu’il est urgent que les personnes infectées, affectées ou particulièrement vulnérables aux hépatites virales ainsi que les organisations de la société civile qui travaillent à leurs côtés soient systématiquement associées à la prise de décision, à l’élaboration, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation des programmes de santé qui les concernent. L’ALCS recommande de décentraliser la prise en charge de l’hépatite virale C en impliquant les médecins généralistes dans la prescription des ‘‘antiviraux à action directe’’ (AAD) pour les formes non compliquées et préconise d’alléger les protocoles de confirmation de l’infection et de suivi des personnes vivant avec les hépatites. L’ALCS appelle enfin à réduire les coûts, relativement élevés, de ces traitements produits localement…
H.Z