Lutte contre la corruption : Seghrouchni fait le point sur les projets engagés
La Stratégie nationale de lutte contre la corruption poursuit son déploiement à travers un ensemble d’initiatives structurelles visant à renforcer la transparence, la prévention et la responsabilisation au sein des administrations publiques. Intervenant lundi à la Chambre des représentants, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a annoncé que 206 projets ont été initiés dans le cadre de cette stratégie nationale.
Ces projets, a-t-elle expliqué, s’inscrivent dans une dynamique globale visant à consolider les mécanismes de contrôle, améliorer les pratiques de gouvernance publique et renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la prévention de la corruption. Ils couvrent un large éventail d’actions : digitalisation, transparence, formation, renforcement des procédures internes, optimisation des circuits administratifs et sensibilisation des usagers.
Mme Seghrouchni a rappelé, parmi les initiatives phares, la mise en place de la ligne directe de dénonciation des actes de corruption, un mécanisme devenu central pour encourager le signalement et améliorer le traitement des infractions en temps réel. Elle a également souligné la promulgation de la loi portant Charte des services publics, qui encadre les obligations de qualité, d’intégrité et d’égalité de traitement dans la relation entre administration et citoyens.
La ministre a mis en avant le rôle crucial de la transformation numérique dans la consolidation de l’intégrité publique. Elle a ainsi évoqué le lancement d’un portail électronique national dédié à la transparence, destiné à accompagner l’application de la loi n°31.13 relative au droit d’accès à l’information. Ce portail facilite la diffusion proactive des données publiques, réduit les zones d’opacité et permet aux citoyens, entreprises et institutions d’accéder plus facilement aux informations administratives.
Dans le domaine de la justice et de l’éthique publique, Mme Seghrouchni a rappelé l’adoption d’un code de conduite et d’éthique pour les juges, qui vise à renforcer la confiance dans le système judiciaire à travers des règles de déontologie strictes. Elle a également évoqué la révision de la loi relative à l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption, action destinée à adapter cette institution aux nouveaux enjeux et à élargir ses prérogatives en matière de veille et d’évaluation.
L’un des éléments clés présentés par la ministre concerne la création d’une commission mixte réunissant la présidence du gouvernement, le ministère de tutelle et l’Instance nationale de probité. Cette commission a pour mission d’élaborer une méthodologie d’évaluation rigoureuse de la stratégie nationale, notamment en matière de collecte de données, de mesure d’impact et d’analyse des indicateurs de performance. L’objectif est d’établir un rapport d’évaluation complet, qui permettra à l’Instance nationale de formuler des orientations stratégiques pour la prochaine phase de lutte contre la corruption.
Selon Mme Seghrouchni, cette démarche d’évaluation s’inscrit dans une logique d’amélioration continue. La future stratégie nationale, en cours de réflexion, tiendra compte des acquis enregistrés, des obstacles identifiés et des évolutions institutionnelles, économiques et sociales que connaît le Maroc. Elle sera élaborée en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés — administrations, secteurs régulés, société civile, instances indépendantes — afin de renforcer la cohérence et l’efficacité des mesures adoptées.
La ministre a également rappelé que la lutte contre la corruption constitue l’un des piliers essentiels de la transformation administrative, en lien direct avec les efforts de digitalisation, de déconcentration, d’amélioration de la qualité des services publics et de modernisation de la gouvernance. L’enjeu, a-t-elle conclu, est de bâtir une administration plus intègre, plus performante et plus proche des citoyens, en phase avec les orientations nationales et les standards internationaux en matière de transparence.
LNT
