Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (à gauche) et le ministre des Affaires étrangères tchèque Jan Lipavsky le 31 août 2022 à Prague
Le chef de la diplomatie européenne a dit mercredi espérer un accord sur le nucléaire iranien « dans les jours à venir », sur fond de consultations entre Joe Biden et le Premier ministre israélien, farouche opposant au processus.
« J’espère que dans les jours à venir, nous ne perdrons pas cet élan et que nous pourrons conclure l’accord », a déclaré Josep Borrell à l’issue d’une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères à Prague.
« Il est clair qu’il existe un terrain d’entente, que nous avons un accord qui tient compte, je pense, des préoccupations de chacun », a-t-il assuré.
L’Union européenne a présenté le 8 août ce qu’elle a appelé un texte final pour restaurer l’accord historique de 2015, qui avait été enterré par l’ancien président américain Donald Trump.
Joe Biden s’est lui promis de restaurer l’accord, estimant qu’il s’agissait du meilleur moyen de limiter le programme nucléaire iranien, et que le retrait américain n’avait fait qu’inciter Téhéran à accélérer son projet.
Selon la nouvelle proposition, l’Iran bénéficierait d’un allègement des sanctions et pourrait à nouveau vendre son pétrole en échange de restrictions strictes sur son programme nucléaire.
L’Iran et les Etats-Unis ont répondu en proposant une série de changements.
– Biden et Lapid –
Signe de l’implication du président américain, il s’est entretenu mercredi avec le chef du gouvernement israélien, Yaïr Lapid.
Ce dernier se démène pour convaincre les Occidentaux que renouveler cet accord connu sous l’acronyme « JCPOA » serait une lourde erreur, qui permettrait à l’Iran de renflouer ses caisses grâce aux ventes de pétrole, et ainsi de financer ses activités déstabilisatrices au Moyen-Orient.
Les deux dirigeants « ont longuement discuté des négociations à propos d’un accord sur le nucléaire », de leur « engagement à stopper les progrès de l’Iran pour se doter de l’arme nucléaire » et de l’influence régionale iranienne, selon un communiqué du bureau de Yaïr Lapid.
A cet égard, le Premier ministre de l’Etat hébreu « a souligné l’importance des frappes ordonnées par le président Biden en Syrie ».
L’armée américaine a annoncé jeudi dernier avoir mené dans l’est de la Syrie une opération destinée à dissuader les groupes armés soutenus par l’Iran de continuer à s’attaquer à ses bases dans la région.
Lors de l’entretien, Joe Biden, qui avait été reçu avec chaleur en Israël en juillet, a « souligné l’engagement des Etats-Unis à ne jamais permettre à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. »
Washington assure que l’Iran a fait des concessions cruciales, et aurait en particulier abandonné sa demande visant à bloquer certaines inspections de l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Ce sujet des inspections reste toutefois ultrasensible de part et d’autre.
Téhéran a ainsi récemment demandé la clôture d’une enquête de l’AIEA concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés, ce que le patron de l’Agence, Rafael Grossi, refuse.
Le gendarme onusien du nucléaire avait lui déploré l’absence de réponses « crédibles » de Téhéran concernant ces traces.
LNT avec Afp