Selon l’Ohio, Google est un service public, au même titre qu’une compagnie d’électricité. Cet Etat américain demande donc à la justice de requalifier ainsi le moteur de recherche, accusé d’abus de position dominante par un nombre croissant d’autorités.
Dave Yost, le procureur général de l’Ohio, a lancé mardi une procédure judiciaire sans précédent pour que Google soit soumis aux même régulations que les services publics.
« Google utilise sa domination de la recherche sur internet pour orienter les habitants de l’Ohio vers ses propres produits. C’est discriminatoire et anti-compétitif », a-t-il déclaré, cité dans un communiqué.
« Quand vous possédez les chemins de fer ou les réseaux d’électricité ou les antennes de télécommunication, vous devez traiter les usagers de la même façon et vous assurer que tout le monde a accès au service en question ».
Le bureau du procureur donne pour exemple la recherche d’un billet d’avion: « Si les résultats dirigent la personne vers le service Google Flights, cette personne ne voit pas les offres de concurrents tels que Orbitz et Travelocity ».
Le groupe californien a répondu que ces poursuites étaient sans fondement et qu’il se défendrait au tribunal.
Si Dave Yost l’emportait, « les résultats de Google Search deviendraient moins bons et il serait plus difficile pour les petites entreprises d’entrer en contact avec les clients », a réagi un porte-parole du géant technologique, en réponse à une sollicitation de l’AFP.
« Les habitants de l’Ohio ne veulent pas du tout que le gouvernement dirige Google comme une compagnie de gaz ou d’électricité ».
L’Ohio est l’un des dizaines d’Etats américains qui ont lancé des poursuites contre la firme fin 2020 pour infraction au droit de la concurrence.
Lundi, l’Autorité de la Concurrence française a imposé une amende de 220 millions d’euros à Google pour ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne, et exigé aussi des engagements de réforme qui devraient avoir une portée mondiale.
L’instance avait été saisie par trois groupes de presse: le français Le Figaro, qui s’est retiré ensuite de la procédure, le belge Rossel, et le géant mondial des médias News Corp, contrôlé par le milliardaire australo-américain Rupert Murdoch.
Les procédures se multiplient en Europe, et plus récemment aux Etats-Unis, contre les colosses de la Silicon Valley, qui sont sortis encore renforcés de la pandémie. Facebook et Amazon, notamment, font aussi face à des poursuites et des enquêtes.
LNT avec Afp