Le mardi 26 novembre 2024, l’Observatoire marocain de la commande publique (OMCP) a tenu sa première réunion au siège de la Trésorerie Générale du Royaume à Rabat. Présidée par le Trésorier Général du Royaume, Noureddine Bensouda, cette réunion marque le lancement officiel de cet organe dédié à la transparence et à l’efficacité de la commande publique au Maroc.
Un outil stratégique pour le développement du pays
Dans son allocution d’ouverture, Noureddine Bensouda a souligné l’importance stratégique de la commande publique pour le développement du Maroc. Il a déclaré : « La commande publique, qui comprend l’ensemble des dépenses de biens et services engagées par l’État, les collectivités territoriales et les établissements et entreprises publics, revêt un intérêt stratégique pour le développement de notre pays. Elle joue un rôle capital dans la relance de l’économie nationale et du développement productif, en raison du volume des dépenses publiques en jeu. »
Il a précisé que la commande publique constitue un outil privilégié pour encourager le tissu entrepreneurial, créer de la richesse et redistribuer les revenus, avec une enveloppe prévisionnelle estimée à 335 milliards de dirhams pour 2024 et 340 milliards de dirhams pour 2025.
Les missions de l’Observatoire
M. Bensouda a rappelé que l’OMCP a été créé pour répondre à une nécessité de transparence et d’efficacité dans la gestion des marchés publics. « La création de l’Observatoire marocain de la commande publique marque une étape cruciale. Elle consacre la concrétisation des recommandations formulées par certaines institutions constitutionnelles, notamment le Conseil Économique Social et Environnemental, qui a appelé à la création d’une entité en charge de réunir l’ensemble des données nécessaires pour mesurer l’atteinte des objectifs assignés à la commande publique », a-t-il indiqué.
Il a ajouté que l’Observatoire a pour missions de collecter, traiter et analyser les données relatives à la commande publique, ainsi que d’élaborer des indicateurs et des rapports de suivi de sa performance. « Cet Observatoire est destiné à être un espace de dialogue, de réflexion collective et d’échange avec l’ensemble des acteurs concernés par la commande publique », a-t-il affirmé.
Les défis à relever
Le Trésorier Général du Royaume a également mis en exergue les défis majeurs auxquels l’OMCP devra faire face, notamment en matière de collecte et de gestion des données. « L’Observatoire ne peut fonctionner sans données. Or, force est de constater que les données de la commande publique, lorsqu’elles existent, sont particulièrement dispersées et souvent mal structurées. Aujourd’hui, la création d’un Observatoire fournissant des informations pertinentes et fiabilisées est une nécessité pour une politique de la commande publique fondée sur des données chiffrées », a-t-il souligné.
Il a insisté sur la nécessité de disposer de données suffisantes, fiables et mobilisables en temps opportun pour éclairer la prise de décision. « Les défis à relever sont considérables. L’Observatoire aurait vocation à prendre en compte les opérations d’achat effectuées par toutes les entités relevant du champ de la commande publique, que celles-ci appliquent ou non le décret sur les marchés publics et qu’elles soient ou non dotées de comptables publics », a-t-il précisé.
Une vision stratégique et collaborative
Lors de cette première réunion, plusieurs documents clés ont été validés, dont le règlement intérieur, la charte d’éthique, la vision stratégique et la feuille de route de l’Observatoire. M. Bensouda a présenté les trois objectifs fondamentaux assignés à l’OMCP :
- Améliorer la compréhension et la connaissance de la commande publique : « L’Observatoire doit constituer un miroir qui reflète sans distorsion aucune la situation de la commande publique, appréciée dans sa double dimension quantitative et qualitative », a-t-il expliqué.
- Évaluer l’efficacité et la performance de la commande publique : « L’Observatoire s’attachera à réaliser des études comparatives, des analyses sectorielles et des appréciations d’impact qui fourniront une vue précise sur les dynamiques et les tendances de la commande publique », a-t-il indiqué.
- Favoriser la collaboration et la mutualisation des efforts : « L’Observatoire marocain de la commande publique doit être un lieu de dialogue, qui permet d’unir et de rassembler les acteurs de la commande publique, dans un cadre collégial, favorisant la tenue d’échanges constructifs », a-t-il affirmé.
Engagements et perspectives
En clôturant son discours, Noureddine Bensouda a souligné l’importance de l’engagement collectif pour assurer le succès de l’Observatoire. « Notre engagement est que cet Observatoire ne soit pas un Observatoire de plus, mais un instrument d’utilité, à forte valeur ajoutée pour l’économie nationale. Notre engagement ensuite est de renforcer le travail collaboratif et de nourrir et développer la réflexion participative pour donner à notre action la cohérence et la complémentarité voulues », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé que l’OMCP est déjà engagé dans plusieurs chantiers structurants, notamment dans le cadre de programmes de prêt avec la Banque mondiale et l’Agence Française de Développement, qui prévoient la production de rapports statistiques sur la commande publique.
Prochaines étapes
Pour l’année 2024, l’Observatoire se concentrera sur la finalisation de son cadre organisationnel, l’enrichissement de sa base de données et l’élaboration d’un plan de communication. « Il nous appartient de faire preuve d’ardeur créative et de ne pas avoir peur de repousser nos limites. Je suis persuadé que nous serons tout à fait capables de saisir les opportunités qui s’offrent à nous et de conjuguer nos efforts en bonne intelligence pour relever les défis à venir », a conclu Noureddine Bensouda.
LNT