Nizar Baraka
L’Alliance des Economistes Istiqlaliens a récemment réalisé un rapport sur l’état des lieux du secteur de l’immobilier. Cette présentation est une synthèse des travaux de la commission constituée au niveau des membres de l’Alliance sur demande du SG du parti Nizar Baraka. Ce travail vise donc à enrichir le débat au Maroc suite à la présentation par le Ministère de l’habitat de la feuille de route relative à la redynamisation du secteur et aux diverses interventions des opérateurs du secteur sur la situation de crise de confiance que vit le secteur.
Dans ce rapport, les Istiqlaliens soulignent une conjoncture économique défavorable du secteur immobilier ayant mené depuis 2012 à une baisse de régime caractérisée par : une perte de 70.000 emplois nets dans le secteur en 3 ans (2011-2014) ; un recul du trend annuel des unités mises en chantier ; une baisse régulière des crédits accordés aux promoteurs immobiliers ; une baisse du financement bancaire des acquéreurs principalement ceux du logement social dans le cadre de FOGARIM ; un déséquilibre entre l’offre et la demande, d’où la constitution de stocks de logements et suroffre dans certaines régions (un parc d’un million de logements vacants) ; une insatisfaction des citoyens quant à la qualité et à l’environnement du logement (étude 2016 du MHU sur la demande en logement).
Pourtant, indiquent les Istiqlaliens dans leur diagnostic, les opportunités de développement du secteur sont encore nombreuses. Tout d’abord, ils soulignent un déficit en logements estimé à plus de 400.000 unités. Ensuite, ils notent une demande globale estimée à plus d’un 1,5 million d’unités d’habitation (données étude 2016 du MHU) dont plus de 40% orientés vers le logement social, 15% pour le logement à faible VIT, 14% pour celui de la classe moyenne, 13% ciblant le locatif, offrant ainsi des opportunités majeures de développement pour les acteurs du secteur.
Enfin, 190.000 ménages additionnels expriment chaque année un besoin de logement (nouveau ou de changement de l’ancien).
H.Z
Ce que reproche l’AEI au Gouvernment El Othmani
1-Essoufflement du modèle du logement social à 250 000 DH (l’ajustement du modèle prévu initialement quelques années après le démarrage du dispositif en 2010 n’a pas été réalisé)
2-Quasi abandon du modèle de logement à faible VIT,
3-Absence d’un produit dédié à la classe moyenne efficient malgré son adoption dans la LF 2013 et la convention signée entre le Ministère de l’Habitat et la FNPI,
4-Retards inquiétants des programmes de lutte contre l’habitat insalubre
5-Retard dans la promulgation de textes de lois en relation avec le secteur ou leur promulgation boiteuse et hâtive occultant plusieurs aspects liés à leur pratique (code de la construction, loi 66-12 sur le contrôle et répression des fraudes…)
6-Absence d’agence ou d’organisme de régulation du foncier.
7-Absence d’un observatoire national de l’immobilier.
8-Absence d’un produit locatif intéressant et sécurisé pouvant pallier aux difficultés d’accès au logement.
9-Réactivité insuffisante du système bancaire dans l’accompagnement du financement des ménages à faible revenu devant la faiblesse de l’épargne
10-Insuffisante communication sur le mode d’engagement et de gouvernance du FSH (fonds de solidarité habitat).