«Riche, ambitieuse et foisonnante», c’est ainsi que le directeur de l’Institut français du Maroc, M. Jean Marc Berthon, a qualifié la saison culturelle 2017, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Rabat le 23 février. Déclinées dans les 12 villes du Royaume où sont présents les instituts français, cette programmation atteste du rôle de la culture dans les relations d’amitié qui lient le Maroc et la France. «A l’Institut français notre rôle est de célébrer cette amitié. Et cela passe par le culturel car nous croyons à la puissance de la culture comme facteur d’épanouissement de l’être humain», dit M. Berthon. Et de poursuivre : «C’est une année qui marque un nouvel élan dans les relations culturelles entre la France et le Maroc. Le Royaume sera l’invité d’honneur du Salon du livre qui aura lieu à Paris au mois de mars prochain.» Une première, selon M. Berthon, car cette institution n’a jamais célébré les écrivains du monde arabe. Dans ce même esprit d’échange et de dialogue culturel, le Musée Mohammed VI accueille une exposition historique, dans le cadre d’une coopération exceptionnelle entre deux prestigieuses institutions, le Musée Picasso à Paris et la Fondation nationale des Musées du Maroc.
La saison culturelle 2017 s’annonce, en effet, très riche : 25 événements majeurs, 335 jours d’activités culturelles, 200 jours de spectacle vivant, 400 projections de films, 300 jours d’expositions et 60 conférences. Si la programmation s’adresse à divers publics, les jeunes représentent le coeur de cible de cette saison. La cité est également assez présente. De nombreux évènements ont lieu dans les espaces publics. Réinventer la cité étant le leitmotiv de cette saison culturelle. « Une manière de réenchanter la ville », dixit le directeur de l’Institut.
Cela démarra avec une tournée de José Montalvo, grand chorégraphe français dès le 28 mars. Une autre tournée relative au théâtre est prévue à partir du mois de mai. Au programme, le Malade imaginaire de Molière, un monument du répertoire français revisité par Michel Didym, ou Djihad d’Ismaël Saidi, une pièce qui s’est jouée des centaines de fois en Belgique. Elle a fait le pari difficile de dénoncer la haine et terrorisme par le biais du rire. Toujours dans le registre du l’Art vivant, Les Cavaliers de Kessel, un spectacle qui rend hommage à Kessel et célèbre l’art équestre. Au menu également, Halqa (qui a fait l’ouverture de la Biennale de Lyon), un spectacle où le groupe tangérois allie acrobaties et musique soufie pour un véritable retour aux sources.
Par ailleurs, tous les festivals et autres rendez-vous phares de l’Institut, seront reconduits. Il s’agit entre autres du festival international du cinéma d’animation de Meknès (FICAM), qui n’est plus à présenter. Ce dernier accueille les plus grands talents internationaux, dont Michel Ocelot ou Claude Barras. Toujours à Meknès, la Cigogne Volubile, un rendez-vous dédié au Livre de la jeunesse. C’est également le cas pour le festival de danse, «On marche», ou «Théâtre et Culture» de la fondation des Arts vivants, et pour la première fois un festival de Jazz à Agadir. L’art pictural n’est pas en reste. « Les lieux saints partagés », l’exposition proposée à Marrakech par le MUCEM, montre ce qui unit, autour de la Méditerranée, les trois religions monothéistes.
D’autres évènements devenus désormais des incontournables pour le public sont également au menu. Il s’agit entre autres du Salon international du Livre de Tanger, la Nuit des idées, la Semaine du dialogue, le Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders ou encore les Nuits des philosophes et les Nuits du Ramadan. Un rendez-vous qui se substitue à un festival de musique mobile, de par les dates et les lieux de production. Il sera ponctué par la tournée du talentueux franco-libanais Bachar Mar-Khalifé. Enfin, l’Institut continue d’explorer les musiques électroniques.
C’est dire la richesse de cette saison et les nouvelles expériences qu’elle offrira à un public éclectique.