En 20 ans d’existence, l’Institut National de Solidarité avec les Femmes en détresse (Insaf) a pu accompagner 10.000 mères célibataires, a affirmé la présidente-fondatrice de cet Institut, Meriem Othmani.
Dans un entretien à la presse, Mme Othmani a souligné qu’Insaf a notamment travaillé sur le projet d’autonomisation des mères célibataires qui a donné des résultats concrets et a permis de transformer la vie d’un grand nombre de femmes en détresse et d’ouvrir de nouvelles perspectives à leurs enfants, admettant toutefois l’absence de chiffres précis sur le nombre exact des enfants nés hors mariage.
« Nous essayons de lutter contre le drame des bébés abandonnés dans les rues », a lancé la responsable, ajoutant que leur nombre est estimé entre 2000 et 5000 chaque année.
Selon Mme Othmani, la cause principale de ces abandons est relative à la procédure d’abandon elle-même qui demande à la mère de se diriger vers le commissariat et d’aller au tribunal avant que le placement en institution puisse se faire pour la kafala.
La présidente d’Insaf a fait savoir que les mamans qui cachent leur grossesse à leurs familles ne peuvent suivre cette procédure et déposent leurs bébés dans les rues, ce qui constitue une terrible forme de violence.
Mme Othmani s’est toutefois félicitée que les dispositions pour l’inscription des bébés nés hors mariages ont été améliorées, expliquant qu’actuellement l’enfant peut être inscrit sans problèmes, sauf que le nom du grand père ne figure pas dans l’acte de naissance.
La maman célibataire n’a pas droit à la possession d’un livret de famille non plus, regrette cette militante.
Au-delà des prestations offertes par Insaf, tel que le regroupement familial ou l’hébergement, il y a tout un travail de reconstruction, indique la présidente, rappelant que ces femmes sont souvent brisées et « nous essayons de leur redonner confiance en elles ».
Mme Othmani émet le souhait de pouvoir rendre leur dignité à ces femmes et leur redonner l’espoir de vivre décemment grâce à leur travail.
Dans ce cadre, plusieurs formations professionnelles sont offertes à ces femmes, indique-t-elle, soulignant que l’association œuvre également pour leur trouver de l’emploi dans divers secteurs.
Une fois que ces femmes jouissent d’une situation stable, « nous gardons le contact pendant 2 ans avec elles en les faisant bénéficier de toute l’assistance médicale dont elles ont besoin et nous les accompagnons dans leur nouveau chemin de vie pour qu’elles puissent faire face à une société qui les regarde d’un mauvais oeil », a-t-elle conclu.
LNT avec MAP