
La décision du gouvernement d’exiger le pass vaccinal (3 doses) pour accéder à des lieux publics à compter du jeudi 21 octobre a suscité un tollé de protestations sur les réseaux sociaux et en divers endroits du pays. Cette décision certes juste et nécessaire, aurait dû être précédée d’une campagne de sensibilisation spécifique ainsi que d’un délai de mise en œuvre beaucoup plus étendu que celui de 48h légalement fixé.
Elle témoigne en tout cas du relatif succès des campagnes de vaccination puisque maintenant celle-ci s’accompagne d’un caractère contraignant et obligatoire. Elle tend à prouver que les personnes non-vaccinées représentent encore une masse importante de citoyens ce qui remet en cause le principe même de la réussite rapide de l’objectif de l’immunité collective.
Par ailleurs, elle incite à poser des interrogations légitimes pour contrer les campagnes anti-vax menées par certains milieux obscurantistes bien connus. On est en droit de se demander si cette décision comprenant notamment l’obligation d’une 3ème dose est réaliste, réalisable, si rapidement, sachant que pendant des mois on a voulu convaincre l’opinion publique que la double dose de vaccins anti-covid était suffisante.
Voilà pourquoi il conviendrait sans doute de revoir cette stratégie de façon plus souple et plus progressive en considérant que c’est le temps qui permettra de jauger et de juger l’efficacité de cette mesure.
D’ailleurs, comment en évoquer l’application sans tenir compte des réalités sur le terrain, c’est-à-dire, la qualité des informations fournies aux citoyens notamment dans les milieux péri-urbains et ruraux. Le résultat serait peut-être l’introduction d’une mesure involontairement discriminatoire alors que l’on constate que le taux d’infection a considérablement baissé et que les craintes de la survenance d’une quatrième vague sont fortes heureusement pas encore avérées.
Le ministre de la Santé reconduit, conforté dans ses méthodes et positions, reste encore cantonné dans une approche restrictive et incompréhensible lorsqu’il s’agit de l’intérêt général des citoyens. La sagesse et le bon sens, voudraient que l’on maintienne cette mesure, tout en l’accompagnant de délais réalistes et raisonnables. Sinon cela deviendrait un véritable casse-tête pour des centaines de milliers de nos concitoyens !
Fahd Yata