SM le Roi reçoit le Chef du gouvernement, le ministre de l’Intérieur et le premier président de la cour des comptes
La foudre royale a de nouveau frappé et, pour cette fois, elle est tombée sur « la mère des ministères », le département de l’Intérieur !
Un wali, six gouverneurs et des dizaines d’agents d’autorité, de grades supérieur, moyen et subalterne ont ainsi été visés par cette décision royale que l’opinion publique nationale s’est empressée d’apprécier positivement au lendemain de son annonce officielle.
Au total, ce sont plus de 180 fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, de tous grades donc, qui ont été sanctionnés, soit relevés de leurs charges et responsabilités, soit suspendus de leurs fonctions en attendant leur passage devant un conseil de discipline.
Une mesure qui peut se lire de plusieurs façons.
Elle exprime en premier la volonté royale manifeste de montrer à tous que la précédente mise à l’écart de plusieurs ministres, le 24 octobre dernier, n’était pas le résultat d’une réaction impulsive ou d’une colère passagère.
Les limogeages royaux sont d’abord et avant tout l’expression de l’application d’un principe inscrit dans la Constitution de juillet 2011, celui de la reddition des comptes.
Et si certains doutaient de cette nouvelle approche, considérant qu’elle relevait de la seule opportunité politique au lendemain de la crise d’Al Hoceima, la mise à l’écart de près de deux cents fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur prouve très fortement le contraire.
La seconde lecture de cette décision royale donne à penser que personne n’est à l’abri de ce couperet institutionnel. En effet, précédemment des ministres dont un chef de parti politique, aujourd’hui un wali, des gouverneurs, des caïds, sont tombés parce que pris en défaut dans l’accomplissement de leurs missions.
Voilà un signal que les responsables publics auront bien reçu, pour la seconde fois en l’espace de quelques semaines.
Là encore, la portée de ces limogeages sera d’autant plus forte que les concernés sont parmi ceux que la population connaît le mieux puisqu’ils sont, peu ou prou, en charge du quotidien des citoyens.
L’Intérieur n’est pas une forteresse inexpugnable pour des responsables au-dessus des lois.
Bien au contraire, puisqu’un wali et six gouverneurs font partie de la charrette des limogés, ce qui, on le concèdera, est quand même une grande et belle première.
Ce sont sept très hauts cadres de l’Administration territoriale, au rôle décisionnel stratégique qui sont ainsi touchés, sans compter les secrétaires généraux de préfecture ou de wilaya également sanctionnés et qui sont au nombre de six.
Désormais, pour tous et pour chacun s’impose une évidence, celle de la pertinence et de la pérennisation de la règle constitutionnelle de la reddition des comptes.
C’est là, sans nul doute, le message principal exprimé par la décision royale, valable partout et pour tous.
Nul doute que la leçon sera comprise et que les comportements et les habitudes changeront, du haut en bas de l’échelle !
Fahd YATA